Les iris des marais bercent leurs têtes d’or
Dans les souffles très doux des vents du mois de mai.
Les iris des marais sont en parfait accord
Avec les chants d’oiseaux qui ne cessent jamais.
L’étang, dans le matin, s’irise en reflets roses,
Reflétant les cirrus qui annoncent la brise.
L’étang et ses roseaux encore se reposent,
Languissants, du sommeil encore sous l’emprise.
Le butor étoilé mugit. Son cri profond
Retentit, isolé, au loin dans les phragmites.
Le butor étoilé cache dans les hauts fonds
Son nid et ses petits, comme un très sage ermite.
L’eau sous le soleil prend des teintes de dragées.
Dansent dans l’air léger les hordes d’éphémères.
L’eau les recueille quand elles flottent, naufragées,
Mourant tout aussitôt qu’elles deviennent mères.
Le pic, tambourinant sur l’écorce d’un arbre,
Eveille des échos se prolongeant au loin.
Le pic, piochant le bois avec son bec de marbre,
Creuse le nid auquel il travaille avec soin.
Le coucou fait appel pour trouver une dame
Et les autres oiseaux se terrent dans les nids.
Le coucou cherche abri et prépare des drames
Dans les couvées avant que printemps soit fini.
Les eaux frissonnent sous la première risée,
Montrant le vif argent de mille vaguelettes.
Les eaux vont apaisant l’âme martyrisée
Du poète attendant les douces violettes.
Le 4 mai 2013
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)