Le solitaire
Au flan d’un mur de pierres,
Pas loin d’une rivière,
Je me suis transformé
Sous les perles de rosée,
J’ai résisté aux vents
Qui venaient, malveillants
Faire trembler mon échine,
Soulever mes racines,
J’ai été écrasé
Chahuté, terrassé,
Face à toutes ces violences
J’ai gardé le silence,
Une petite fille,
M’a entouré d’un fil,
Elle est venue veiller
Tous les jours m’arroser,
Moi, pour la remercier
Au printemps j’ai donné,
Les fruits les plus charnus
Qu’elle n’ait jamais reçus,
J’ai gouté à ses larmes,
J’ai entendu ses drames,
J’ai connu ses amours,
Et ses amis d’un jour,
Gravé dans mon écorce,
Elle inscrivait en morse,
Le nom de ses chagrins,
Jusqu’à ce beau matin…
Elle m’a abandonné
Sans venir me parler,
J’ai vécu des tourments
Pendant de longs moments,
Mon cœur s’est envolé
Laissant mon corps blessé,
Un hibou solitaire
Y a fait son repère,
La nuit, il y vient hululer,
Le jour s’y reposer,
J’ai trouvé un ami,
Pour enchanter ma vie.
04/04/2013