L’OUTARDE HOUBARA DISPARAITRA
Il ne te reste qu’une seule arme de défense :
Le camouflage qui t’avilit, comme offense,
Pourtant tu en uses dans le grand Sahara,
Qui se plie au point de te serrer, Houbara.
Quel oracle prédit-il cette damnation ?
Oiseau fier, tu gis sur une injuste expiation,
Tu n’as plus droit à planer au-dessus des dunes,
Ni à courir ou flâner dans la brousse brune.
Planque-toi bien, couvre-toi de ton beau plumage
Sous peine de taire à jamais ton sourd ramage,
Je crains pour toi la meute et la fauconnerie,
Gare aux princes de caprice et cochonnerie !
Tu es proie à ta bonne chair aphrodisiaque,
Le flousse achète le plaisir paradisiaque,
Et puisque l’honneur viril passe par les couilles,
Il faut le chercher, quitte à avoir ta dépouille.
Quant à moi, j’aimerais te voir en liberté,
Telle une rose de sable dans l’immensité
De ton fief, pour semer tes œufs dans le sol rêche,
Ainsi la nature colmatera ses brèches.