Où sont passés les violons ?
Aux vents soumis, dis, où sont passés les violons
Où est allée leur âme se fracasser
Ils ne gémiront plus, fous de désir, de passion
Sous mes mains habiles à caresser…
La douceur du bois vibrant viendra à me manquer
Les voix sont-elles brisées à tout jamais ?
La mémoire suffira-t-elle pour retrouver
Leur belle et mélodieuse orchestration ?
Muettes sont les cordes sans archers
Indigents sont les cœurs sans émotions…
Je vais de-ci delà dans le profond silence
En quête d’échos, de rémanences.
J’ai parcouru souvent les sentiers dans la forêt
Tel un luthier recherche le bon bois
Le reconnaît aux chants qui naissent dans la ramée :
De la souche au faîte montent les voix.
Ses veines dilatées exultent l’allégresse
De cette joie proche de l’ivresse.
L’artisan fatigué refuse l’évidence
Ses doigts blessés ne peuvent plus tailler
Dans l’âme profonde du bois jusqu’à l’essence
Ces fibres serrées qu’il sut travailler.
Aux vents soumis, dis, où sont passés les violons
Ils ne réveilleront plus ma passion.
Pierre WATTEBLED- le 26 février 2013.
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