Tous ces gens que l’on cherche,
Que l’on trouve,
Que l’on perd,
Tous ces coups de tonnerre
Dans les cieux de la Vie,
Ces coups de nostalgie
Tout en larmes de pluie
Qui retombent à l’envers
Dans nos âmes mouillées…
Tous ces gens, ces Amis
Qu’on cherche au bout du cœur
Et qui sont repartis,
Vers leur vie, leurs bonheurs
Et leurs malheurs aussi…
Il y a tant de trains
Qui partiront sans nous,
Il n’y a plus de lendemains,
Le passé s’est enfui
Et le présent se meurt…
Tous ces gens que l’on cherche
LĂ du bout de la main
Quand le chagrin se perche
Et pousse son refrain,
Qu’on est seul, qu’on recherche
Ces feux qui font du bien,
Mais que l’âtre s’éteint
Dans des fumées d’ennui…
OĂą ĂŞtes-vous Amis
Dispersés par le vent,
Par le vent de la vie
Et par tous ces autans
Qui balayent nos cœurs
Et dispersent nos âmes
Ma foi, aux quatre vents ?…
Nous ne serons plus trinquant,
Nos verres en euphorie,
Nous ne serons plus fringants
Et portant bien l’habit,
Il est passé ce temps,
Tout là -bas, il s’enfuit,
Nous laissant simplement
Quelque mélancolie…
A présent, je ne suis
Qu’une ombre au coin du feu
Où mes souvenirs brûlent
Au bout d’un pique-feu,
Dans l’atmosphère tiédie,
LĂ , je sommeille un peu,
S’en est venue la nuit,
Comme une tarentule
Avec de grands yeux bleus,
Des flammes gesticulent
Et lèchent encor mes braises,
Je deviens cette bûche
Sous mes délires ardents…
OĂą sont donc tous ces gens
Que je cherche à tâtons
Dans le fond de mon âme,
Et du bout de ma canne
Je pique ma raison…
J’ai les sangs qui s’enflamment
Et qui brûlent à foison,
Comme ces champs de blé
Qu’incendie l’horizon
Quand les chaleurs se calment
Et que le soleil fond
En nous faisant du charme…
J’ai des propos galants
Pour d’anciennes Maîtresses
Qui coulent dans mes sangs,
Eternelles ivresses…
Et je vais navigant
Sur des draps en paresse…
Je suis vieux à présent…
OĂą sont donc tous ces gens
Que ma vieille main cherche,
Les souvenirs se perchent
En corbeaux croassant
Sur des arbres en détresse,
Quand ils ont fait leur temps…
Que sont devenus tous ces gens ?!
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
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