C’est le temps des caresses,
C’est le temps des ivresses,
Tout ce qu’on peut donner,
C’est le temps des tendresses
A petits mots cachés...
Et c’est le temps d’aimer,
De raviver des flammes
Qu’on croyait étouffées,
De marcher dans nos âmes
Discrètement nu-pieds...
Tous les feux qui désarment
Et brûlent sans arrêt,
L’Amour est-il une arme
Sans cesse déchargée
Et puis que l’on réarme,
Les balles sont baisers ?
Qu’avons-nous donc à faire,
Sinon Ă nous aimer,
Les sens en bataille
Et les cheveux défaits ?,
Avec nos yeux cernés,
Nos souffles qui rimaillent,
Nos chants désespérés
Et nos corps qui défaillent...
C’est le temps des amours
Qu’on a longtemps cherchées,
Sans mots et sans discours
Au coin d’un oreiller;
Un baiser qui paresse
Sur un cou renversé,
Des mots que l’on murmure,
Comme chaque fois après...
Par un après-midi
Au creux d’un lit défait...
Et puis l’on se regarde,
Comme pour se découvrir,
Le coeur monte la garde
DĂ©jĂ sur les souvenirs...
Et nos deux corps musardent
N’en voulant pas finir
Et le soleil s’attarde
Sur une Ă©paule nue...
Il va falloir partir,
La fraîcheur est venue,
Il est déjà cinq heures,
Le thé a refroidi,
Tu es au fond du lit
Enrobée d’un sourire...
Et je vois ton sein nu
Tout dressé de désir,
Comme un petit curieux
Echappé du plaisir...
J’aperçois un pied nu
Qui joue avec le drap,
Comme un petit chien fou...
Et nous nous rhabillons,
Je t’embrasse dans le cou,
Je boutonne ta robe,
Comme le tissu est doux !
La demie de cinq heures...
Le Temps n’est plus à nous...
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
----------------