Fleur de Lys.
Voilà mille ans que nous attendions patiemment,
la croisée de nos destinées sous le firmament.
Nos cœurs battaient si fort contre toute attente,
sans que personne puisse vraiment les entendre.
Est-ce la providence divine en repentance,
ou mon testament aux ténèbres infernales ?
Qu'importe la différence et que la sentence
me soit triomphale ou bien même fatale.
Notre amour sublime est né du néant
et je renonce à mes croisades perdues,
où mon cœur consentant se prostitue,
pour s'abreuver d'amours offensants.
J'abjure les dernières flammes de ma foi.
Je renonce à tous les royaumes que je n'ai pas.
J'abdique, parjurant même tous mes serments.
Je consens d’asservir mes derniers sentiments.
Je ne suis plus loi, je ne suis plus roi
et je me battrai sans épée ni armure,
pour défendre la seule flamme ici-bas,
celle qui brille en toi... Je le jure.
Voilà qu'il ne me reste plus que toi
et je veux que tu te livres à moi.
Que mes forces ne trahissent pas,
mon corps qui s'incline dans tes bras.
A la conquête de ton corps désirable,
le temps en suspend devient immuable.
Laisse-moi te dévêtir de ta pudeur
et la réduire jusqu’au déshonneur.
Éveille en toi, la sensualité tant désirée,
de faire l'amour à mon corps trop pressé.
Et jure-moi jusqu'Ã ne plus m'aimer,
que ma peau finira, contre ta peau clouée.
Mes sens n'existent plus, ils se meurent...
Hésitant, vulnérable, je sombre pourtant
et ma main sur ton ventre que j'effleure,
glisse jusque sur ton flanc où elle descend.
Finir d’aimer jusqu'à la meurtrissure,
de nos mains moites qui s'enchaînent,
comme agrippées à la barre peu sûre,
d'un vaisseau dérivant sans capitaine.
Alors que nos corps se mêlent impudents,
par la passion de nos regards éloquents,
l'instant approche de l'ultime récompense,
où nos instincts approchent de l'indécence.
Je plante là , ma force dans ta chair,
qui s'abandonne dans mes bras trop fiers.
La grâce s'exhale de ton premier soupir,
qui me rassure de ton charnel plaisir.
Je perds la raison ou je deviens fou,
de t'aimer autant, de cette démesure.
Est-ce les infidèles qui me torturent,
ou ma jalousie pour cette fleur si mûre ?
Mes semences profanes se disséminent,
au fond de ton ventre, elles s'enracinent.
Cet instant hors du temps, n'a pas d'égal,
même si l'éthique pudique la juge immorale.
S'il n'existait plus de mot pour te l'écrire,
je t'apprendrais que le meilleur épargne le pire.
en cueillant pour toi, les dernières fleurs,
mourantes sur les versants de mon cœur.
Maintenant, s'il ne me restait plus qu'Ã mourir,
avant que la colère des dieux ne me maudissent,
je voudrais que le souffle de mon dernier soupir,
demeure l'ultime parfum, sur tes pétales de Lys.
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