LA PÈCHE MIRACULEUSE
Dans un village près de la mer, Valras pour ne pas le nommer, se trouve Gaspard retraité parisien qui coule une paisible retraite agrémentée de galéjades et de farniente. Tous les jours il se rend en fin de matinée sur la place ou il rejoint quelques «anciens» aussi désœuvrés que lui et toujours prêt à faire une plaisanterie. Ce matin d'hiver toute fraicheur venteuse et traditionnellement bien ensoleillés ces petits vieux s'ennuient un tantinet et Fredou le «galejaïre» du coin décident en complicité avec d'autres « antiquités» de faire une farce à Gaspard. Celui-ci arrive sur le coup de 11heures et aborde les sujets de conversation habituels; la vie locale, les péripéties vues à la télé etc; au bout d'un moment Françou qui est dans la combine dit a Fredou
-Tu n'as pas était à la pêche ce matin?
-M'en parle pas en ce moment à la pêche on attrape que du gros, de l'énorme de 2/3 kg, ce qui est fort joli et intéressant mais après il faut le manger et comme maintenant je mange comme un petit oiseau, juste quelques becquets
Je déguste du poisson pendant 3/4jours ; tu en fais un «bomiss(écœuré)»
-Ho dit Gaspard vous prenez que des gros, c’est bien curieux ; ou sont donc passés les petits
-Ben en hiver comme les eaux sont froides ils partent vers l'Espagne où la mer est bien plus chaude; ici il reste que les vieux poissons qui sont trop usés pour partir; un peu comme les hirondelles et les martinets
-J'aimerais bien voir çà dis Gaspard
-C'est pas difficile on y va demain matin? Car la pêche c'est bien connu se fait surtout la nuit où certains pécheurs n'hésitent pas à la passer sur la jetée ; on se donne rendez-vous vers 6 heures sur la jetée et on mettra la ligne et avec un peu de chance on en attrapera un, cela sera bien suffisant !
Le lendemain matin, avant potron-minet voilà notre Gaspard tout fringuant se rendant au rendez-vous et déjà Fredou a mis la ligne dans les eaux saumâtres de la rivière ; quelques salutations, quelques racontars et on attend que la ligne veuille bien frémir. Arrive 8h toujours rien et Fredou décide d'aller casser une ou deux croutes à la voiture qui est à 150 mètres de là sur le parking ; ils ouvrent la malle et attaquent le saucisson, le jambon, le roquefort, le rouge de Sérignan bien entendu et le moral au beau fixe ils décident d’aller boire le café au bistrot à coté et en suite retournent à la pêche.
Entre temps pendant qu'ils saucissonnaient un ami de Fredou, dans la combine s'était glissé délicatement sur la jeté, avait accroché à la ligne un gros merlan acheté aux halles de Valras et remis le tout à l'eau.
Quand nos vaillants pêcheurs reviennent à la pêche Fredou dis qu'il faudrait bien voir si rien ne s'est attrapé du temps des agapes;
-il me semble que la ligne bouge bien ; on va regarder cela
Il la remonte délicatement en commentant fort avec sagacité tous ces efforts faisant semblant de forcer et voilà qu'apparait un superbe poisson de 3 kg tout ruisselant mais peu enclin à bouger
-Voilà une belle prise de plus dis Fredou ,en ce moment on prend que des gros que c'en est une tristesse !
-Ben dis Gaspard c'est bizarre qu’il ne bouge pas ce poisson
-A ça c'est qu'en hiver quand il est au bout de la ligne il a tellement froid et comme il sait qu'il va être pêché il préfère se suicider et on le remonte mort
-Ben dis Gaspard avec un peu de chance il se videra tout seul comme cela tu n’aurais pas besoin de le faire
-Tu l'as dit bouffi mais encore ils en sont pas à ce stade là ; dis donc tu n'as pas une ligne toi?
-Mais bien sûr ! tu penses si tu connais quelqu'un de Valras qui n'as pas une ligne planquée dans sa maison c’est que c'est un vrai touriste
-Bon eh bien après demain matin si tu veux on vient y faire un tour et je te montrerai ; oublies pas le casse-croute surtout !
Le lendemain en voyant les mines réjouies des amis et leur commentaires à la place Gaspard compris qu'on lui avait fait une farce et pris pour un blaireau; bon se pensa-t-il rira bien qui rira le dernier ; on verra bien demain
De bonne heure avant l'aube il se glisse sur la jeté encore bien tranquille, rejoint par Fredou et les voilà qu'ils mettent la ligne dans l'Orb avec un beau vers de terre accroché comme appât. Ils devisent comme d'habitude, arrive 8 heures et faut penser au sacro-saint déjeuner qui est à la voiture; ils se dirigent vers la voiture et Gaspard dit:
-Attend je n’ai pas confiance la ligne est pas bien accroché, un gros poisson risque de me l’emporter, avance toi je vais bien la caler avec une grosse pierre.
Du temps que Fredou s'éloigne notre Gaspard sort de la « galigouste »qui équivaut à la gibecière du chasseur un bocal avec un joli poisson rouge l'accroche à sa ligne ,la remet à l'eau et se dit que le Fredou il n’aura jamais vu un poisson rouge au bout de la ligne; je lui ferais cette farce; le déjeuner se passe à merveille avec un peu de rouge gouleyant pour faire descendre ,un café du thermos pour se réchauffer une petite gnôle pour lutter contre le froid et les revoilà de nouveau devant la ligne
-Ben dis Fredou tu vois comme moi ta ligne comme elle bouge, tu as du faire une grosse prise
-Ben c'est sûr en ce moment on prend que des gros, s’agit pas que j'ai attrapé une baleine quand même; tout en se pensant on va bien rire en voyant ce poisson rouge
Mais ce petit poisson rouge ,habitué à virevolter lamentablement dans son bocal en voyant cette immensité de la rivière se mit à gambader comme un poisson à chanter de joie et faire les cent-coups; tant et si bien qu'un vieux loup de mer qui avait écumé les quatre embouchures de la méditerranées de Gruissan jusqu'à Sète, devant l'Orb entendit ce remue-ménage, voir d'où cela provenait et en voyant ce joli poisson rouge qu'il n'avait jamais eu l'occasion de cannibaliser fit un brin de conversation puis le trouvant sympathique décida faire son en-cas; évidemment c'était peu mais il faut savoir se contenter de ce que l'on trouve; l’avalant goulument l'hameçon se nicha au fond de sa gorge et malgré un hameçon petit, bernique, il se trouva prisonnier; il eut beau tirer à hue et à dià impossible de se détacher
Notre Gaspard relevant la ligne tout étonné de la trouver si lourde Fredou du lui donner un coup de main et toute sa science pour la remonter sans casser et à leur grande stupeur ils trouvèrent un loup énorme de 8kg que de mémoire de Valrassien on n'avait jamais attrapée à la ligne
Ce fut un exploit mémorable et Gaspard eu droit au diplôme de meilleur pêcheur de la saison et tous ces amis en restèrent pantois.
Comme dirent ces amis: «aquello empego» (très étonnant)
Moralité
Tel est pris qu'il croyait prendre mais ce coup-là fit coup double
LE TROUBA D' OC
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la vie est belle a la retraite que tu en ai 60 ou 70 ou plus si tu es en bonne santé! tamalou? mot a eviter;
les poemes un passe-temps sans aucune pretention dans la beauté de l'aurore avec le soleil qui me fait des levers pharaonique sur la mer...
