Quand je m'installerai, sans désir, sous la terre,
Pour humer les parfums d'une neuve saison,
Après tant de frimas, de neiges, de misères,
Lorsque le temps viendra de quitter ma maison,
Ni les brises de mer, ni les pourpres matins,
Ni les voiles au loin, les zéphyrs de l'aurore
N'émeuveront mon âme à l'horizon d'airain,
Tandis que mon pas mort résonnera encore.
Ni poèmes, ni chants ne pourront me charmer,
Dans le silence clair de mon dernier matin,
L'automne flamboyant, l'inexorable été,
Qui bercèrent mon coeur, resteront en chemin.
Les oiseaux de l'hiver chanteront l'amertume,
Et ne resteront plus des perles du printemps
Que rêves sans retour et souvenirs posthumes
D'enfance bafouée perdue depuis longtemps.
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(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)