Le luth brisé 6

L’Icare

Est-ce absurde de vouloir toujours espérer
Déterrer ses envies inassouvies et rêver ;
Lorsque les étoiles réchauffent mes nuits
Et un poème de Musset chasse l’ennui ?

Mon cœur souhaite guérir de ses blessures,
S’abreuvant de poèmes sans idées obscures.
Mais qu’est-qui rend ce breuvage si amer ;
Quand la larme me tue comme un ulcère ?

Dans le clair-obscur des soirs qui glissent,
Mon pauvre verbe croit soustraire à la lyre
Quelques bribes de refrains et poèmes à lire,
Mais mon verbe, ce chant boiteux, agonise !

Ma muse a décliné et mon vers se meurt,
Laissant traîner mes rêves sans couleur !
Je suis en période de réflexions amères ;
Quand la souffrance habite sous ma chair.

L’encre cochée sur la page me dit : Ô poète,
Ton verbe est blessure, ton vers est solitude !
Comment veux-tu que je te soigne et te libère ?
Si ton mot se résigne à chanter ton inquiétude!

Mais qu’ai-je fait pour te perdre ma promise,
Toi, la muse qui fleurit sous ma lune grise ?
Mon cœur languit comme les fleurs flétries ;
Et ne fraternise qu’avec les âmes meurtries.

Suis-je l’ange déchu ? Que le ciel maudit
Suis-je le misérable errant qui se punit ?
Puisqu’à force de chercher la bonne rime,
J’ai fini par perdre les mots dans l’abîme.

Dois-je te délaisser muse pour être content ?
Moi, le poète qui ne vit qu’en rimaillant.
Dois-je t’abandonner pour être tranquille ?
Moi, l’entité qui vit au creux de ta coquille.

J’avais inlassablement interrogé le vent ;
Puis j’étais allé converser avec le temps
Sur la vie, des déboires et tourments
Sur la mort et ma soif du printemps !

J’avais pas mal de questions à te poser
Muse, m’avais-tu vraiment écouté ?
J’étais ton admirateur l’obsédé, l’affamé
Je me rassasiais de tes chansons, jubilé !

Mais, tu sais ? Oublie mon âme en détresse
Qui t’appelle, oublie mon cœur en colère,
Qui pleure l’innocence et la pureté humaine,
Oublie ce fol errant qui cherche la lumière !

Avant de partir, muse, prends ce luth brisé
Remets-le dans un tiroir, cache-le à jamais.
Avant de l’enterrer, serre-le une dernière fois
Ce n’est que mon cœur, débarrasse-le de son désarroi.

@New Born
21-12-2012

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[La nuit des rois, les femmes seront reines]

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Nous naissons de partout nous sommes sans limites" PE

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