Plume de platine Inscrit le: 12/8/2012 De: 49130 Les Ponts de CĂ© (Anjou) Envois: 6412 |
Donneur 51 Donneur 51 C’est l’histoire d’une fille qui s’appelait Mary, Et qui avait perdu la trace de son père, Elle n’avait qu’une envie : le connaître à tout prix, Menant avec sa mère une vie solitaire.
« Donneur cinquante et un », lui avait dit sa mère Le nom du père pour elle, à deux chiffres réduit, Sa mère personnellement n’en avait rien à faire, Et rien d’autre sur lui, elle ne lui avait dit.
Elle, s’était juré d’éluder le mystère, Elle prit, un jour, l’avion pour la Pennsylvanie, Et eut la joie immense d’embrasser son grand-père, Qui de son propre fils avait fait un hippie.
Il en avait perdu la trace sur la terre ; Mais il ne savait pas pourquoi il avait fui, Avait-il pour son fils été un mauvais père ? Sa vie était maintenant du plus mortel ennui.
Mais il fut enchanté de connaître Mary, Lui-même ne savait pas où était sa grand-mère, Sûr que cette petite lui ressemblait à lui, Elle avait ses yeux bleus et même caractère.
Sur Google elle apprit presqu’en catimini, Que les donneurs de sperme faisaient longues carrières, Et c’est en quelques clics sur la messagerie Qu’elle sut d’où provenaient ses sœurs et ses frères.
Elle alla sur Facebook, mais n’y vit pas son père, Mais les cinquante et un de la même fratrie, Qui venaient tous du sperme dispersé par son père, Comme le pollen des fleurs à travers le pays.
C’est ainsi qu’un beau jour elle connut Anthony Qui vit avec ses pères du côté de Denver, Et quand elle s’envola, seule, pour Philadelphie, Elle put rencontrer Kate, entourée de ses mères.
Et puis, sur quatre pages, l’histoire extraordinaire, Quelle découvre dans « L’Echo de la Californie », Où, enfin, elle apprend le prénom de son père, « Donneur cinquante et un » est aussi « Jeremy ».
A deux pas de chez elle, et pas très loin d’ici, Lui, dans un vieux camping-car, vit au grand air, Il est un peu mystique, comme tous les hippies : La mer et le soleil sont les dieux qu’il révère.
Deux chiens et un pigeon, ce sont ses seuls amis, Et, vu qu’il avait eu des soucis pécuniaires Il a vendu son sperme à une banque d’ici, Pour ne pas, dès demain, finir dans la misère.
Et au masturbarium, mardi et vendredi, Sur les murs des photos de femmes prêtes à plaire, Il le fait par amour, mais pour l’argent aussi, Et avant de donner il fait une prière.
Mary jeudi dernier rencontra Jeremy Avec trois demi-sœurs et un seul demi-frère, De ces quelques enfants il s’est fait des amis, Il avait retrouvé ses bouteilles à la mer.
Dumnac
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