Noël ne sera plus jamais ainsi....
Même avec tout l'or du monde, je ne pourrai pas m'offrir ce cadeau!
Noël, Noël, No !!
Que vais-je demander encore au Père Noël ?
J’ai posé la question, les yeux levés au ciel.
J’ai réfléchi ; vraiment cette année je voudrais,
Un cadeau merveilleux qui rien ne coûterait.
Un Noël en famille comme ceux d’autrefois,
Six chaussons alignés devant le poêle à bois.
Un sapin décoré par nos petites mains,
Maladroites, impatientes d’être déjà demain.
Une soirée de fête comme trente ans plus tôt,
Et tandis que maman s’activait aux fourneaux,
Nous revêtions la table de grandes nappes blanches,
Entonnant comptines et chants de circonstance.
Du pain à la cannelle, avec un peu de miel
De l’eau, du sucre roux, une pincée de sel,
Quelques cerneaux de noix et des pignons de pin.
On se régalera du plus beau des festins* !
Et voilà un dessert. Faudrait-il une bûche ?
Y’a-t-il assez de pain pour ce soir dans la huche ?
Courrez vite ! Il faudrait, au marchand du quartier
Demander des Å“ufs frais et un litre de lait.
Le reste du repas ensuite elle préparait,
Quelques plats délicieux elle faisait mijoter,
Fredonnant de doux airs de sa plus belle voix,
Qu'on reprenait en chœur, dans les rires et la joie.
S’il restait quelque temps, papa nous emmenait,
Dans les rues du village, bottés, emmitouflés.
Et tandis que la neige tombait sur les collines,
Nos grands yeux dévoraient les sublimes vitrines.
Nous revenions ensuite, transis, vers la maison,
Nous avions pour la peine rien qu’en cette occasion,
Le droit de veiller tard en ce soir agréable,
De boire un peu de vin et de quitter la table.
La magie de la fête est comme un vieux doudou,
On répète sans cesse que ce n’est plus pour nous,
Nos souvenirs émus sont la preuve formelle
Qu’on n’oubliera jamais ces journées de Noël.
Aujourd’hui loin de vous, perdue dans mes pensées,
J’imagine la scène, je songe à mes aînés :
Les yeux fermés je savoure avec indolence,
Le goût suranné des Noëls de mon enfance.
* (nb :la recette citée est réelle, peut-être évoquera-t-elle des souvenirs à Napola)
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Amitiés,
Maria
On ne recommence plus, mais se souvenir c'est presque recommencer. Charles Nodier