Oraison païenne
Je me sens converti, te voilà mon église,
Pénitent de tes yeux dont les cils m'hypnotisent,
Exalté par ta bouche, aux lèvres si exquises,
Par ta main blanche et pure, aux doigts qui me baptisent.
La courbe de tes seins, où mon désir s'aiguise,
Frémit sous mes baisers que volupté irise.
Que dire de ta peau, frisson de gourmandise,
Vertige de tes cuisses, où pudeur agonise ?
Et ton triangle d'or, ce chant qui vocalise,
Oraison du Seigneur, sanctus qui érotise !
Ô sillon merveilleux, gourmande friandise,
Paradis défendu, comme terre promise,
Laisse moi t'adorer, pour qu'on immortalise,
Cette messe à Vénus, Satan qu'on exorcise,
L'instant miraculeux qui nous évangélise,
Ce moment suspendu qui nous emparadise.
Jean-Pascal
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Les folies sont les seules choses qu'on ne regrette jamais dans une vie (Oscar Wilde).