Tes bras.
Tes bras qui s’ouvrent tristement
Aux heures pathétiques de la misère.
Tes bras qui portent les enfants
Qui n’auront jamais plus ni père, ni mère
Tes bras noués sur la cognée
Fendant le tronc du bois qui réchauffe l’hiver
Tes bras ballants le long du corps
Misérables, tournant le dos à la forêt.
Tes bras qui frappent du marteau
Le métal flambant pour tes armes de guerre.
Tes bras faisant le coup de poing
Aux temps forts des luttes révolutionnaires.
Tes bras livrés aux seringues
Dans les bas-fonds obscurs des grands rĂŞves mortels
Tes bras dans la rigidité
D’une longue étreinte d’amour inachevée
Tes bras jouant encor la vie
Dans la raideur extrême d’un jour ridicule.
Tes bras maintenant l’illusion
D’un sommeil apaisé sous ses mèches d’argent.
Tes bras tendus pour embrasser
Des souvenirs qui n’en ont plus pour bien longtemps.
Tes bras qui se lèvent dans les bars
Trinquent à la vie en se noyant dans la bière.
Tes bras enchaînés à ton lit
Pour mieux endiguer tes fièvres, tes colères.
Tes bras ne pouvant plus aimer
S’adonnent bientôt aux jeux de la tendresse.
Tes bras prudents cherchent son bras
Pour avancer longtemps, doucement, pas Ă pas.
Tes bras se referment aujourd’hui
Abhorrant ce temps périssable devant vous.
Pierre WATTEBLED- 25 novembre 2012.
----------------
