LE SONNET DE L’INSURGÉ
Je n’ai plus soif, les promesses m’ont abreuvé,
Dans le creux de la tôle, j’ai trouvé de l’eau,
Entre maux et mots, j’ai planté mon écriteau,
Mes larmes séchées, je n’ai, depuis, plus rêvé.
Je n’ai plus faim, mon bol troué m’a rassasié,
Plus besoin de souper, je n’en ai plus le droit,
La neige m’a couvert de blanc, je n’ai plus froid,
Le vide a fait mon mets et le gel mon brasier.
Je ne voudrais nullement gâcher vos orgies,
J’ai besoin d’un peu d’air, de lueur, sans bougies
Car, tel un ver de terre, je suis né sans yeux.
Je vous laisse vous consumer dans la luxure,
Mes blessures s’infectent sous les draps soyeux,
Mais, libérer ma TERRE apaise ma brûlure… !