Mort lente, mort de l’esprit et de la raison.
Mort programmée, quand la vie n’a plus d’horizon.
Le corps proteste et ne veut plus aller plus loin,
Usé par trop d’excès, de stress et de chagrin.
Alors, dans le désert créé par l’inaction,
Le cerveau entame une pétrification.
Pensées de plus en plus laborieuses et lentes,
Et vers un gouffre noir, on glisse sur la pente.
Plus rien ne vient éclairer les jours monotones.
Plus rien ne fait rire et plus rien ne nous étonne.
On ne lit plus, on ne chante plus les refrains
Qu’on aimait, mais des airs plus tristes, sans entrain.
On se lève et déjà , on pense à redormir,
Pour échapper au temps au néant revenir,
Pour éviter d’avoir à penser des actions,
On vit presque immobile avec satisfaction.
Si la pensée voyage et l’esprit vagabonde,
Remontent les regrets et les chagrins, en ronde.
On pleure ses amours, dissous avec les ans,
Dans l’océan amer des souvenirs cuisants.
Amours d’un seul printemps ou passion mal éteinte,
Souvenirs serrant le cœur dans leur dure étreinte,
Impression d’avoir manqué tout, sans rémission.
Alors on renonce et on pose démission.
Même les grands amis nous semblent étrangers
Les êtres les plus chers en viennent à déranger.
Et on les désespère par notre distance,
Qu’à la fin, ils en renoncent à leur diligence.
Spirale inexorable, spirale qui aspire,
Chaque jour un peu plus au gouffre qui respire,
Qui attend que notre âme soit prête pour l’enfer
Pour y brûler toujours, enchaînée dans des fers.
On sent le sol qui penche et nos souliers qui glissent.
Rien qui puisse empêcher d’aller au précipice.
On le sait, on le sent, alors on se résigne,
Et de toute espérance n’attendons de signe.
Mais alors que tout semble décidé, écrit,
Au travers de l’éther retentit un grand cri :
L’Oasis te rappelle à tes devoirs, poète,
Tu ne peux pas partir sans tambour ni trompette.
Non, tu dois rester pour relire des poèmes.
Et parmi eux, tu en trouveras que tu aimes,
Tu trouveras l’espoir au coin de quatre vers
Et tu remonteras vers un ciel plus ouvert.
Et en lisant des mots disant peine et souffrance
De ton malheur tu reviendras vers l’espérance
En voyant que tu n’es pas aussi démuni
Que tu le croyais, et que tout n’est pas fini.
Et si la poésie te ramène au bonheur,
Si elle efface tes souffrances et tes peurs,
L’Oasis aura eu un rôle principal,
La paix et l’amitié auront vaincu le Mal.
Le 24 août 2006
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)