Larme Ă l'oeil... (repost) *
Elle a les courbes pures de la perle d’orient
Sa base est arrondie à l’instar de ses flancs
Sans effort elle surgit au plus fort de l’émoi
Elle sourd en tremblant, jaillie du fond de soi
Elle est faite d’eau claire à la saveur saline
Elle glisse en douceur, débordant des paupières
Et puis poursuit sa course sans faire de mystère
Roulant telle une goutte le long de la fenĂŞtre
Elle mouille au passage la joue qu’elle caresse
Elle effleure les lèvres, en goûte les secrets
S’arrête au creux du cou, interrompt son trajet
Un frisson la secoue, prélude à la tristesse
Elle peut être de joie de rage de colère
La souffrance l’arrache au lit de la misère
Le rire la provoque en flot libérateur
La joie la fait perler du plus profond du cœur
Elle a la transparence et l’éclat de l’enfance
Les reflets irisés du ciel après la pluie
Elle est trouble parfois, dénuée d’indulgence
Amère conclusion d’un amour qui s’enfuit
Tache sur une lettre, témoin d’un grand chagrin
Trace bientôt lavée, séchée, évaporée
Souvenir disparu, image édulcorée
Nostalgie aigre-douce, coup tordu du destin
Jaillissant de nos yeux picotants et brûlants
Elle nous fait pleurer Ă grands reniflements
Tandis que le couteau Ă©pluche les oignons
Des plats bien mijotés fidèles compagnons
Tremblante au bord d’un cil, elle est attendrissante
Ruse bien féminine, perfidie déroutante
Mais quand finit sa course au bout de notre nez
Elle perd de sa superbe on ne peut le nier
« Prenez donc un mouchoir, petite demoiselle ! »
Froissée dans un kleenex elle gît dans la poubelle
Triste fin d’une larme pourtant si attachante…
Larme de crocodile, l’arme des péronnelles
Et tandis que ce soir tu es là près de moi
Savourant sans mot dire la fin de la journée
Dans ton regard aimant je la vois scintiller
Vif éclat du bonheur qui émane de toi…
Capucine