Et voilĂ que je vis
Au milieu de ces gens
Qui ne m’apportent rien,
Ont-ils mĂŞme des mots
Et sont-ils mĂŞme humains ?
On les a faits robots
Marchant sur des chemins,
Ils n’ont même plus d’os
Et ils n’en savent rien !
Voilà qu’il nous faut vivre
Au passage de trains
Qui entraînent nos jours
Vers de faux aiguillages
Et les êtres déraillent,
Ils n’ont même plus de rails,
Ils n’ont même plus de chiens
Pour les garder du Monde
Qui est en plein naufrage !
Et sur la face immonde
De notre quotidien
S’inscrit en lettres rondes
Un désespoir sans fin,
Et c’est la faim du monde
Qui le mène à sa FIN !
Et chacun fait sa ronde
Et travaille pour rien,
La Terre est toujours ronde
Et polit son destin,
Comme une pâle blonde
Qui limerait ses seins…
Voilà qu’il me faut vivre,
Car là , je n’y peux rien
Et je me dois de suivre,
De suivre mon destin,
Comme un client qui monte
Derrière une putain…
L'on y met tout le prix,
L'on n'a mĂŞme plus honte,
On espère qu’une prairie
Sera plus verte demain…
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
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