La caverne.
Je franchis un long passage, situé devant l'ouverture de la caverne, creusée dans le rocher. Je longe des alignements de sculptures d'éléphants, toutes en grès. Je passe sous un porche massif, formé d'énormes blocs de pierres. Je vois sur les colonnes des nymphes qui dansent, des déesses qui sourient, des grappes de fruits et des fleurs. La voûte, à l'entrée de la caverne, se termine à son sommet par un arc cintré.
Je m'avance, passant de la lumière éclatante à une forte pénombre. J'entre dans une salle de forme allongée, avec, tout au fond, un sanctuaire qui abrite la statue d'un personnage que je distingue à peine. Je progresse sur le côté droit de la salle souterraine, marchant lentement, dépassant une à une les colonnes sculptées dont les chapiteaux montrent les événements de sa vie.
Je vois notamment sa naissance, sa mère,debout, tenant les branches d'un figuier, donnant la vie à l'enfant par le flanc. Sur la pierre, je l'aperçois encore qui va à l'école sur un char, tiré par des bœufs. Une foule se presse autour du véhicule.
Je sens une odeur d'encens qui me remplit les narines. Je m'approche du sanctuaire où trône la statue. Je vais vers elle. Plus je m'approche, plus elle garde un visage impassible.Elle a les yeux mi-clos et ses gestes sont parfaitement harmonieux. Un sentiment de bien-être irrésistible me saisit, depuis le bas du dos jusqu'au sommet du front. Je suis traversé par plusieurs courants de lumière qui m'éclairent infiniment, dans l'ombre de la caverne.
Hervé GOSSE
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