JARDINS D'ENFANCE
Feuille à feuille l'automne va
Avec le vent dont la voix
S'égare et meurt dans les bois
Telle la voix des autrefois
Il est peu de soleil désormais
L'ombre rampante envahit les sentiers
Il n'est plus du soleil qu'un fragile reflet
Il n'est plus du passé qu'un souvenir fané
Et l'aspect fallacieux que du ciel l'eau renvoie
Ressemble à la saveur de ce souvenir-lÃ
Il eut fallu s'attarder davantage
En ce pays de simple et paisible bonheur
Il eut fallu conserver du chemin chaque fleur
Et en mes mains garder leur parfum
Et du vent les clameurs
En mes oreilles comme le chant des mers
Aux creux d'un coquillage
Afin de n'être pas de ces tendresses dénuée
Sans recours sans espoir de retour
Et à vivre tout de même confrontée
Il eut fallu garder chaque abeille
Chaque fleur
Et du vent les mouvantes rumeurs
Et des nuages les changeantes couleurs
Les étés parfumés et fiévreux
Et ces neiges d'hiver semées de sillons bleus
Les ardeurs de cet automne tiède et ténébreux
Et ses accès tempétueux
L'automne aux tumultes obscurs
Et aux troublants éclats de joie
Et de splendeur
Mais revoici l'éveil cette innocence pure
Et l'émerveillement que l'on garde en son cœur
En l'honneur de l'enfance de ses matins rêveurs
Qui en chacun de nous perdure
Et pâlira pourtant si l'on n'y prend pas garde
Mais dont le souvenir s'attarde
Comme un ailleurs
Dépôt SCAM
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