Le dénuement extrême
des chercheurs de vérité....
La folie habituelle et normale
des sages qui se sont dénudés
au fil des saisons de la vie
comme les arbres pendant l'hiver...
Ils n'ont plus rien
au bout des mains...
Mais leur coeur
est un immense panier garni
de toutes les tendresses
cueillies une à une
dans le pré de leur histoire...
Ils n'ont plus rien
au bout des pieds...
Mais le chemin
sur lequel ils ont marché
garde les traces indélébiles
de tous leurs sourires offerts...
Ils ont perdu
leurs certitudes
et parfois l'espoir qui les rendait si forts...
Ils ont dit sauvagement non à la médiocrité
une fois pour toutes,
ont choisi les sentiers escarpés et dangereux
des montagnes hautaines,
pour une vision plus haute et plus pittoresque...
A cause de tous les froids et de toutes les pluies glacées de la vie,
ils sont devenus limpides
comme l'eau des torrents tumultueux...
Ils ont eu l'extravagance lucide
de renoncer à la vie facile, molle et sans charme,
qui brille en apparence mais dépourvue de la clarté des étoiles...
Ils ont eu la noblesse,
l'élégance suprême et raffinée,
de conserver farouchement
et jusqu'au bout,
cette âme pure et enchantée
qui leur a donné ce bonheur inouï et insensé
de vivre déjà sur cette terre
en compagnie des anges...
gérard
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"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"
Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire
