Je peux sur toutes les margelles
Me pencher vers le fond des puits
Jamais ne chavire ou chancelle
Le funambule que je suis

Du haut des gratte-ciel modernes
Dois-je le chanter sur leurs toits
A cloche-pied sur ma gouverne
J'ose danser sur les beffrois

Sur le sommet des pyramides
S'il faut élever le débat
Je ne crains pas l'appel du vide
Quand il m'invite vers le bas

Et sur un fil entre deux cimes
Seul à vos lèvres suspendu
Bleu pâle au-dessus de l'abîme
Le fil est plus que moi tendu !

Mais ras du sol naît le litige
Que je m'allonge sur le dos
Et brusquement j'ai le vertige
Quand je regarde vers le haut

Quand mon regard sonde la voûte
Où tout est vide et profondeur
Un incommensurable doute
Me bascule et maman! J'ai peur !

Des vers bien ficelés avec des rimes joliment croisées à faire tomber dans les pommes, cela tient sur un modeste fil...

Bravo pour ce texte habilement funambule.

Amitiés
Soliane

j'aime pas trop les hauteurs mais j'ai aimé ma lecture

il est vrai que coucher il faut aussi être à la hauteur...

mes amitiés Zutalor

pampille

je serai tombé depùis longtemps, marcher sùr ùn fil est difficile, merci de ce délicieùx partage,


yann

Mais ras du sol naît le litige
Que je m'allonge sur le dos
Et brusquement j'ai le vertige
Quand je regarde vers le haut

-> Quel beau paradoxe dans ton poème ... Le vide et l'immensité à perte de vue ... Y'a de quoi en être tout retourné ! Garde quand même un pied sur Terre

Amitiés,
Emy.

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J'ai toujours été passionné par le mariage de l'ordre et du désordre, que ce soit l'un qui produise ou perturbe l'autre, ou l'autre qui produise ou perturbe l'un.

François Morellet