Morsure fauve blessant les troncs d’une noirceur âcre et funeste,
Elle court dégoulinant sans relâche sa bave invisible d’animal enragé,
Son attaque violente a répandu la terreur fumante sur les coteaux alentour
Et maintenant au pas rapide d’un homme elle enflamme tout sur son chemin.
Le soleil a tout asséché hormis quelques résineux dans l’étouffante garrigue
Et le danger s’était installé dans ce mauvais pressentiment envisageant le pire
Et le pire s’accomplit en une explosion de brindilles fumigènes
Le bois sec craque, un mirage effrayant s’empare des sylves, la peur détale, hurle,
Meugle, bondit, des pans entiers de vie s’écroulent, s’allongent en bruits sourds successifs :
Le feu enrage de plus belle, avide de destructions et pourvoyeur de désolation,
Sous le brouillard noirâtre qu’il répand dans sa marche il alerte déjà quelques mas isolés.
L’inquiétude gagne en intensité dans l’attente des hommes du feu, braves sapeurs en ordre de
Bataille. Oui, bien sûr, ils vaincront, mais à quel prix ?
Un mégot incandescent jeté va détruire la nature sur des centaines d’hectares,
Ravir des vies.
Souviens t’en, toi qui agis par inconscience, ce geste est assassin. Tu es condamnable et méprisable.
Et quoique que l’on dise, quoique l’on fasse ces méfaits se reproduisent chaque année,
Redoublant à l’heure des grandes migrations estivales.
Halte aux incendiaires !
Pierre WATTEBLED- le 3 août 2012.
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