Je mesure qu’en fait on livre peu de soi.
Au cœur de tes pupilles se pose la question
Où ton âme s’étonne de vivre l’émotion :
L’allégresse ou la peine à nouveau partagée
De ton regard au mien déclinant les années.
A voir le temps se tendre et se distendre encor
Sournoisement, parfois, intense et bien plus fort.
Quand le présent s’éclaire d’heures immortelles
D’un far d’éternité ombrant tes prunelles.
J’ai mal de t’étreindre jusqu’aux déchirements,
De jouir en pensée de tes chavirements :
De pressentiments, du silence des mots
Quand seule la grâce, en tes yeux, coule à flots.
Nos regards implorants, en apnée si souvent
Raviveront l’ardeur de notre ravissement ;
Car voulant tout de toi que je ne connais pas
Je mesure qu’en fait on livre peu de soi.
Pierre WATTEBLED – le 31 juillet 2012
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