Je l’ai rencontré au coin d’une brasserie,
Les mains tremblantes et l’air inquiet.
Cet inconnu qui avait oublié,
Sous une chaise, sur la terrasse d’un café,
Sa petite sacoche qui contenait,
Sa petite fortune de gitan égaré.
Le regard inquisiteur, il m’avait demandé :
Quel était mon prix et combien j’en voulais.
Ma réplique était : de ce pain je n’ai jamais mangé.
Il me questionna d’où je venais et quel était mon pays.
Si j’avais des enfants et comment ils s’appelaient.
Et que de ces valeurs que j’ai,
Avec le temps elles se perdaient,
L’espoir d’une belle solidarité renaissait.
Il s’était confié à moi pour m’expliquer
Dans quelle circonstance il l’avait égarée.
Qu’il venait de rencontrer sa fille,
D’elle, vingt ans il était séparé,
Que les émotions en lui se sont emparées,
Et que ce jour-là il avait beaucoup pleuré.
Ces dernières paroles dans ma tête raisonnaient :
Si un jour j’étais de passage de l’appeler,
Au garde-Ã vous il viendrait.
Dans ma poche, il glissa de force une pièce de monnaie,
Pour mes enfants et pour me remercier.
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