Tu n'est plus pour moi qu'un spectre amer et noir
Errant sans fin dans le tombeau de ma mémoire
Hantant chaque souvenir, ô, mon cœur
Tu vogue doucement au fil de ma douleur.
Je me calme et me rappelle
De tes lèvres chaudes et belles
De ta peau tranquille et de ton corps aimant
Me rappelant la beauté de l'aube, et la magie de l'instant.
Mes yeux se ferment et ma tête s'avance doucement
Quand il me semble encore dans l'air sentir ton parfum entêtant
Mes mains se raffermissent, sereines
Et mes lèvres s'abandonnent
Que je crois sentir le contact les tiennes,
Comme un écho qui sur tout mon corps résonne.
Mais par dessus tout, j'éprouve encore la sensation sans nuances
De force et de puissance, engendrée par ta présence.
Toi, bel objet, si agréable a regarder, si doux a protéger.
Quand tu te blottissait contre moi, j'aurai pu affronter une armée.
Oui, tu est un être de chair et de sang
Mais tu n'est plus pour moi qu'un spectre errant
Qui danse dans le vent, et hante mes tourments.
Je te hais, fantôme, aux fausses et fugitives sensations
Mais je t'aime également car ce leurre est la plus belle des illusions.
Toi que je fut si fier d'appeler ma copine,
Tu as tout pris avec toi: ton corps, ton âme,
Seul me reste ce fantôme sourd.
Laisse moi a présent me recueillir,
M'allonger sur la tombe de l'amour,
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Se voiler la face, vivre d’illusions, refuser le temps qui passe ou de voir les inégalités, c’est vivre moins qu’une pierre.
Hafid Aggoune.