Les arbres tourmentés,
En chevelures lassées
Se désolent de vent,
Leur âme se défait,
Ils vont se décoiffant,
Ebouriffés, penchés,
Ils sont ces pénitents
Qui cherchent un peu de paix
Et ne la trouvent pas…
Ils semblent vouloir marcher,
Mais ne font pas un pas
Et restent là plantés
Sous ce grand vent d’été
Que l’on n’attendait pas;
Mais un peu de lumière
Là comme une espérance
S’approche et puis éclaire
Un instant leur silence
Et les voilà penchés,
Comme par obéissance,
Le soleil disparaît,
Ils reviennent en transes
Sous le long ciel grisé
Plein de désespérance…
L’Avenue comme une veine
Au sang noir goudronné
Est lĂ comme une Reine
Filant entre leurs pieds
Et le vent se déchaîne
Et les voilà ployés,
Comme des ĂŞtres en peine
De se voir exister…
Et puis, le vent s’apaise,
Ils vont pouvoir souffler,
Souffler tout Ă leur aise
Là entre deux bouffées,
Et puis le vent reprend,
A nouveau là courbés,
Les arbres-pénitents
Se courbent et se taisent,
Leur destin, c’est le vent
En ce milieu d’été…
Jacques Hiers
Texte déposé. Tous droits réservés.
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