
INSAISISSABLE PAPILLON
Quand le soleil poudre ses champs aurifères,
Sa langue de feu lèche les boutons des fleurs,
Une onde secrète lénifie ses rigueurs,
Et ramollit les bourgeons et les conifères.
Aussitôt, la Reine Papillon bat des ailes
Blanches avec de gros ronds noirs, comme des yeux
Butine, tout près, le nectar très délicieux,
Ses doux flirts laissent les pétales pêle-mêle.
Charmé, je tends la main pour couper son envol,
La cacher dans le cocon en soie de mon cœur,
Et l’initier à mes rites intimes d’heur,
Mais elle esquive mes doigts qui mettent un bémol.
Par honte, je retiens vite ma main qui ose
Je me sens avili par ma déconvenue,
Et blessé dans mon émoi non avenu ;
Pour mon âme et esprit, j’ai peur de l’overdose !
Mais à peine réprimé-je mes sentiments
Que je l’aperçois vriller autour de mon cierge,
Cœur ranimé, je saisis ses fines ailes vierges,
Hélas… ! L’Être Délicat meurt d’effleurement !