Rome.
C’est deux mois plus tard que nous débarquâmes à Abès, non sans avoir perdu un tiers
de notre flotte, alors constituée de six cent bâtiments parmi lesquels nous dûmes abandonner six
galères, douze navires marchands, treize galions et plus de quatre vingt chaloupes, mais le trésor
avait été, à ce prix, éloigné de l’avidité des envahisseurs qui, bien que surpris
par le plan d’évacuation des populations juives de Syrie, de Judée, de Galilée, de Mésopotamie,
puis d’Alexandrie, réagirent avec la plus vive pugnacité. L’alerte fut donnée, à vrai dire, lorsqu’étonné par
la trahison de Tibérius, nous comprîmes quel impossible espoir la vindicte romaine cultivait en son esprit,
celui-ci avait été perdu, et malgré nos tentatives, impossible à raisonner. Le salut de notre âme était donc ailleurs,
notre plan était dès lors établi. Nous traçâmes durant notre enrôlement au roulage des marchandises ennemies
les cartes les plus précises que nous pouvions jeter sous nos mains, lesquelles portèrent le coup de grâce au
barbarisme des outranciers. Nous attendîmes l’évènement de Vesapsien, un nouveau né que la terre du milieu avait fini
par légitimer pour asseoir les contours et les forces du monstre tenu par vingt neuf légions, au bas mot
encerclées d’un nombre de guerriers dix fois supérieurs, si difficiles à contenir et si capricieuses qu’elles
suscitaient parfois, il est vrai quelques débordements, quelques agitations, quelques sacrifices, pour fomenter
une habile confrontation entre l’ensemble, somme toute à l’étroit et qui plus est en proie à une perpétuelle
voracité, et nous éloigner des affres de ses déchirements afin d’entreprendre nos destins, lorsque nous
vîmes sous l’horizon au sortir d’Alexandrie, peu après notre dernière livraison, poindre l’armada de l'Empire, où
ce qu’il en restait, nous feignîmes tout d’abord de rebrousser chemin car nous savions que Tibérius, avides de
mensonges, et pour tenter de masquer son ambition, avait aussi conservé une larme de
regret, il était non moins certain qu’il se douta de nos agissements, nous escomptions
un barrage massif et décisif, à la fois pour montrer, dans un sursaut d’orgueil, son intelligence de la situation
que pour tenter de forcer les marches qui le séparait encore de Rome
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