J’avais eu vent d’une atmosphère calamiteuse dont souffraient nos prêtres
dans les provinces du nord de la Judée où se préparait, à n’en plus douter une terrible
répression, nous nous empressâmes donc d’envoyer autant de messages que possible
en direction de la Maurétanie où d’extrêmes agitations laissaient entrevoir quelques
espaces de liberté. J’étais accablé, mon âge me pesant chaque jour un peu plus,notre fils était
devenu mon unique espoir. A l’âge d’à peine un an, celui-ci affrontait déjà habilement ses
démons, en démontrant avec toute la vivacité qui était la sienne qu’aucune tétée
ne lui Ă©tait plus indispensable. Je me fis fort de lui enseigner alors les saveurs des bouillies et
autres préparations qui pouvaient le fortifier. Ma compagne qui était devenue mon
épouse,se montra d’une si grande générosité qu’elle ne tarda plus à enfanter un garçon puis une fille.
Notre commerce allait croissant, l’empire exulta en de pacifiques heures sur le seuil desquelles
nous dûmes porter néanmoins moult chargements et mener quelques expéditions en terre
dont l’une fut particulièrement enrichissante, en voici le déroulement, elle naquit au sortir
de notre second débarquement dans le port de Sidon où nous avions réussi à obtenir
du gouverneur l’autorisation d’embarquer les rescapés du siège puis de la destruction
de Jérusalem, lesquels avaient échappé aux pires persécutions en fuyant celles-ci aussi vite qu’ils
le pouvaient, leur courage et leur résistance épuisés par d’impitoyables perceptions impossibles à honorer.
L’empire empiéta plus que de raison, sans doute en proie à l’irrépressible appétit qu’il
avait ouvert en un espace dans lequel, nous nous sentions, bien qu’enrôlés, de plus en plus à l’étroit, mous mîmes pied
à terre après avoir navigué plusieurs semaines, accompagnés du réconfort que la reconnaissance de nos exilés
nous témoignait, d’aucuns avouèrent leurs forfaits, d’autres en dénonçaient les causes, qui toutes étaient liées
au pouvoir croissant de l’alliance grecque et romaine contre l’habitant refusant l’outrancière allégeance
au nouveau conquérant, lequel prétendait détenir des vérités irréfutables, la grandeur, la puissance,
ainsi que le respect qui lui était dû, mais le peuple juif souffrait des lois enfreintes par l’appétit des cohortes,
des centuries et des légions qui enrôlaient à tour de bras en basse, haute et moyenne campagne comme dans
les cités anciennes, les plus jeunes et les plus aguerris contre quelques sesterces, un peu de pain, moultes
promesses, dont la gloire, l’honneur, un avenir prospère et une prestigieuse destinée ; les prêtres, seuls pouvaient
comprendre l’impatience des agitations romaines, tandis que par dizaines, les adolescents, les enfants
intrépides, courroucés par l’ennui, courraient sous la protection de l’empire, qui n’avait
pas manqué, alentours de semer le feu, la famine et la misère subis dans d’ostensibles confrontations où la
force de la raison finissait par ployer sous les vindictes de la faim qu’une survie précaire rendait insoutenable
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