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Expéditeur Conversation
Looma490
Envoyé le :  24/6/2012 19:43
Plume de satin
Inscrit le: 22/12/2008
De:
Envois: 26
DĂ©tails
Je vois ce que personne ne voit. Je prête attention aux détails. Les détails, c’est la vie. Ou plutôt la vie est faite de détails. Rien n’est vraiment tout blanc ou tout noir. Moi, je le sais. Parce que moi, je regarde. J’observe chaque infime nuance de gris, chaque dégradé, chaque parcelle de ce qui fait que les choses sont ce qu’elles sont. Sixième sens ? Pas à ma connaissance. Tout est dans l’intention. Ce qui parait invisible est là, à portée de regard et il ne tient qu’à vous de voir enfin le monde tel qu’il est. Rien n’est caché, tout est sous nos yeux. Du plus petit au plus grand, du plus épais au plus fin, du plus clair au plus sombre… C’est ce que l’on appelle la nuance.
Toi, oui toi ! Toi qui marche les paupières baissées. Qui travaille les paupières baissées. Qui vit en aveugle. Regarde-moi, arrête ton manège silencieux et regarde-moi. Rien n’est plus facile que de voir, il suffit de le vouloir.
Ceci est une porte. Une simple porte. Argentée, métallique, froide. Une porte comme il en existe des centaines en ville, des milliers dans le pays, des milliards dans le monde. Braque ton faisceau lumineux dessus, ne regarde plus que cette porte. Alors ? Rien ?
Je vois d’abord les gonds. Austères, solides, durs. Certaines personnes me font un peu penser aux gonds de cette porte. J’imagine que tu connais ce genre de gens. Ceux-là même qui te regardent de haut, stoïques, sûrs de leur force. Ils savent ce qu’ils sont, ils sont conscients de la place qu’ils doivent tenir et ça leur réussit plutôt mal. Ils ne parlent pas, ils crient. Parfois ils crient tout bas, mais c’est quand même un cri. Un cri aigu, un son à te faire dresser les poils sur les bras et les cheveux sur la tête. Ils crient des voyelles, des i pour mettre les ponts sur les i ou bien des o pour te jeter à l’eau. Les gens qui ressemblent à des gonds, ceux ne sont pas mes préférés. Loin de là. J’ai plutôt envie de les démonter. De les… dégonder pour les entendre crier, hurler une dernière fois, jusqu’à leur dernier souffle.
Chassons cette pensée de nos esprits et attardons nous près du bas de la porte là où le fer touche le sol. Il y a de la poussière. Une fine couche claire, quelques petites particules qui brillent d’un pâle éclat à la lumière du jour. T’es-tu déjà senti comme cette poussière, inutile, indésirable, être coincé sous quelque chose qui te dépasse ? Moi, ça m’arrive, parfois, lorsque que le soleil se lève et que l’un de ses rayons vient me réveiller. Je regarde autour de moi, perdu. Et je me sens petit. La poussière est silencieuse : même maltraitée, elle ne se plaindra jamais, ne se rebellera pas. A la longue, ça peut donner le cafard de se sentir comme ça. On pleure silencieusement et le soir, on se retrouve fatigué, les yeux rouges. Les yeux pleins de… poussière.
Et puis il y a le panneau. Au premier abord, il parait simple. Triste et lisse. Regarde de plus près et tu découvriras toute ses failles, ses fêlures secrètes. Le panneau de cette porte reflète aussi ce qu’est l’homme, ce que je suis, ce que tu es, ce que nous sommes. Penche-toi en avant jusqu’à remarquer les gravures que d’autres avant moi ont laissé sur cette surface plane. Ce sont de petits dessins, quelques mots, parfois des injures. Ceux qui ont fait ça devaient beaucoup s’ennuyer. Je m’ennuie aussi mais on n’est pas là pour parler de moi, pas vrai ? Des hommes soumis, voilà ce à quoi je pense quand je regarde le panneau de cette porte. Des hommes qui essaient de rester dans le droit chemin, qui s’égarent l’espace d’un instant et puis qui retrouvent leur place. Les gravures, ce sont ces tentatives d’évasion, discrètes, infimes. Mais elles existent et on ne peut pas les négliger.
Enfin, la poignée. J’aime beaucoup la poignée de cette porte, bouton rond rempli d’espoir. La poignée c’est l’illusion qu’il existe un monde meilleur au-delà de nos murs. La poignée, c’est le ciel bleu que l’on ne voit pas un jour de pluie. La poignée c’est la liberté. Fixe tes mirettes dessus, mon ami. Que vois-tu ? Des traces de doigts. Des empreintes. Celles d’un homme enfermé qui rêve de grands espaces. Celles d’un prisonnier qui tue le temps en regardant des détails.
H2M
Envoyé le :  24/6/2012 21:23
Plume d'or
Inscrit le: 11/5/2010
De:
Envois: 756
Re: DĂ©tails
Description originale de la porte et tellement vraie sur la nature humaine !


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"si tu ne vois plus le sens de ta vie, je viendrais, je suis ton amie."

"Fais comme le caméléon en marche: regarde en avant, et en même temps, observe ceux est derrière." Stéphanie Ledoux

franie
Envoyé le :  25/6/2012 11:48
Modératrice
Inscrit le: 28/5/2012
De: BRETAGNE
Envois: 39184
Re: DĂ©tails
Bonjour Looma,

j'ai aimé votre prose tout en image, criant de vérité...

Franie
Honore
Envoyé le :  26/6/2012 10:10
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: DĂ©tails
C'est lĂ  une inspiration attachante qui nous fait comprendre Ă  quel point une porte peut ĂŞtre Ă©loquente.
HONORE
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