Je t'offre comme une prière
ma pauvre vie déguenillée,
celle de tous les jours,
celle qui pèse de temps en temps
sur mes épaules et dans mon coeur...
Je la dépose à tes pieds
comme une offrande toute fripée,
avec ses rires, ses danses
et aussi son poids de larmes...
C'est une petite vie
habillée de vieux tissus,
mais c'est la mienne
avec ses quêtes, ses tourments et ses secrets...
Je te la confie
du fond de mon âme,
car je sais que toi, avec tes yeux de mère,
tu découvriras de la beauté, de l'amour, de l'amitié
dans ce fouillis inextricable de mes saisons gâchées...
Avec ton coeur immense,
tu feras la part des choses,
tu t'attacheras au bon qui est en moi
et qui a su remonter parfois jusqu'au bout de mes yeux,
le long de mes sourires offerts et jusqu'au creux de mes mains ouvertes...
Mes lâchetés,
mes ratures,
mes échecs,
tu les connais à fond
mais tu n'en fait pas cas
car tu vois ce qui est caché sous les boues de mon histoire:
déjà, tu m'as pardonné sept fois, mille fois
et tu le feras autant de fois qu'il est possible de le faire...
Puisque tu m'as pardonné
toi le Grand Miséricordieux,
moi aussi je me pardonne
et je garde espoir en moi...
Et déjà, je me sens plus léger
pour aller vers les autres,
ceux et celles qui n'ont personne à côté d'eux pour les aimer...
pour eux,
pour elles,
je garderai le sourire dans mes yeux
et des mots de tendresse pour qu'ils se sentent mieux...
gérard
----------------
"Aucun poème ne sera si grand, si noble, si véritablement digne du nom de poème, que celui qui aura été écrit uniquement pour le plaisir d'écrire un poème"
Extrait de "L'Artiste" de Charles Beaudelaire