Ce sentiment qui dompte la fatalité

Que peut-on aux détours d’un destin qui se moque
De savoir si le sort vous est doux ou cruel
Il est indifférent n’a rien de sensuel
Et ne voit même pas les malheurs qu’il provoque.

Ainsi des êtres faits pour un accord possible
Ne se rencontrent pas ou le font bien trop tard,
On mettra l’incident sur le dos du hasard
La vie serait ainsi fixée, inamovible.

Les jougs et les fardeaux souvent mal répartis
Accablent trop certains pour d’autres épargnés
On voit quelques esprits bien mal accompagnés
Et des bonheurs possibles sans raison pervertis.

Parfois, coïncidence ou tardive bonté,
Deux âmes dans le temps se trouvent réunies
Il peut en résulter des douceurs infinies,
La passion nouvelle, la folle affinité.

La poésie s’en mêle abolissant l’espace
Annihilant le temps, ses lois et barrières,
Un feu secret s’en vient donner mille lumières
Au duo imprévu que le bonheur enlace.

S’émancipant alors des contraintes de vie
Ils oublient les malheurs du simple quotidien
Ils s’avouent prisonniers de l’amour magicien
Et peu à peu, en vers, se montrent leur envie.

L’âge ne comptant plus le sentiment s’exprime
Timide tout d’abord d’avoir tant supporté,
Puis se fait véhément à l’amour exhorté,
Chaque âme révélée à l’autre fait la rime.

Peut-on s’aimer ainsi dématérialisés
Et l’esprit pourrait-il ne pas parler au corps
Les désirs trop réels sont-ils en désaccord
Avec les chauds espoirs de corps apprivoisé.

Ils ont trop à se dire, aux heures automnales
Il est bien difficile de garder des mesures
L’expérience déçue, les antiques blessures,
Sortent de volcans froids, des laves infernales.

La poésie gommant tant le temps que l’espace
La matérialité d’un rêve corporel
Devient plume de feu sur le papier charnel
Le contact manquant jamais ne se remplace.

Peut-on avoir l’espoir de quelque vie future
Où les amants sortant du quotidien sans goût
Savoureraient l’extase de cet amour si doux
Corps et cœurs réunis dans la même aventure

Le destin maitrisé par leur appartenance
Laisse régner le rêve sur ces êtres d’ accord
Ils vivent des bonheurs abstraits mais assez forts
Pour oublier la peur et la désespérance.


Néo-Olucinep XXXI 05 MMXII

Je ne sais pas si il dompte la fatalité mais moi il m'a enchanté.

Par ailleurs, j'ai le sentiment de connaitre cette signature ... mais en verlan. L'écriture et le thème m'avait déjà mis la puce à l'oreille.

Avec mes amitiés. GUY

Merci mais retirez la puce de votre oreille
elle pique et votre lobe prend le "look" groseille


Cordialement.