Ce texte m'a été inspiré par le comportement et les paroles de ma grand-mère lors du décès de grand-pa....
Les heures s’en vont, et personne…
J’entends le tic-tac du balancier,
Celui de l’horloge de l’entrée
De mes mains j’étouffe ce bruit monotone.
Au dehors j’entends l’hiver qui rôde,
Il me semble que tu étais près de moi la veille.
Du feu je regarde la flamme vermeille
Mais le froid sous notre porte s’introduit en fraude.
J’entends sur les tuiles la pluie et le vent,
Je ne peux à ces bruits prêter mon oreille,
Même le ronron du chat, qui près de moi veille
N’est plus pour moi un enchantement.
à mes pieds, j’ai mis tes pantoufles
Et je me traine jusqu’à notre lit
Où sous la lampe qui pâlit
Je regarde ton corps qui n’a plus de souffle.
Comme nous nous sommes aimés ici autrefois
Lorsque de la nuit tombaient les voiles sombres
Et que la lune jouait à faire des ombres.
Aujourd’hui que ton front est froid.
Demain je le sais, tu seras dans un cercueil
Alors je pose encore une fois ma tête sur tes mains frêles.
Te souviens-tu ? Tu m’appelais « ma belle »
Mais hier la mort a franchit notre seuil.
Comment vivre le temps qui me reste
Si tu n’es plus à mes côtés ?
Nous nous somme dis « oui » il y a soixante années
Pour vivre tout deux une vie de tendresse.
Je te parle, toi tu reposes
Dormant les paupières fermées
Tu ne les ouvriras plus jamais,
A tes côtés j’ai posé des roses.
Tu sais je vais appeler la Dame au manteau noir
Pour qu’elle vienne aussi prendre mon âme
Et de mon cœur éteindre la flamme
Dès que sur notre maison tombera le soir.
Car sans toi je ne pourrais survivre,
Qu’elle vienne me prendre dans ses bras,
Je l’entends rôder à petits pas
Qu’elle mette fin à mon ode plaintive.
Tiens, je vais m’allonger avec toi sur cette couche
Recouvrir nos deux corps de ce drap
Je veux pour l’éternité dormir entre tes bras
Et dans un dernier baiser, réunir nos bouches.
M.P. 10/08/2008
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nos amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur pieds lorsque nos ailes ne savent plus comment voler.