Le Sieur Bari est un vieux laboureur gai et heureux
Aime à s’adonner à ses occupations de son mieux
Méconnaît la fatigue, respecté de tous et respectueux
Il ne fini de parler de sa terre, sa charrue et ses bœufs
Il les chéris comme vénéraient les anciens leurs dieux
Il aimait aussi les gais printemps et les temps pluvieux
De sa demeure s’échappe un bel arôme de bois en feu
Paille et bouse séchées entremêlées pour attiser le feu
Du cou à la queue câlinait avec amour ses doux bœufs
Matin et soir de ses rudes mains faisait briller le socle
De sa charrue, graissait les roues et dulcifiait les jougs
Dandiné par la vie de campagne rude et seine en tout
Usé par les lourdes et longues années jusqu’au bout
Des yeux, balayait en large et en long sa parcelle
Du grand rocher à l’Est jusqu’à la petite passerelle
Pensant déjà aux labours et aux semailles de la saison
Lancé dans des calculs trop tôt encore pour la raison
A l’étable embaumée par l’haleine chaude de ses bœufs
Il complainte une longue prière pour faire bénir ces lieux
Légués en héritage par la lignée naturelle de ses aïeux
Un jour de vacances je m’y suis rendu
De loin J’ai contemplé sa jolie plaine
Que j’ai aussitôt aimé son vaste étendu
J’ai vu le Vieux Bari labourer sa terre
C’était la belle saison qu’il préfère
Et quant l’hiver fut signe
Je me suis rendu sur la colline
Pour revoir la jolie plaine
J’ai vu Bari semer sa haine
A la volée
Dans ses terres fraichement labourées
Pendant la saison de l’apparition des fleurs
J’ai vu Bari agité, renâcler sur ses terres
Arrosant ses semailles avec ses douleurs
Dans ses mains il tenait un long bâton
Il pourchassait l’amour au-delà de l’horizon
L’été arrivât il donna dos à la meule de paille
Mort épuisé sans âme comme un vil épouvantail
Sa récolte a enfin donné ses fruits
Quelle malheureuse fin du Sieur Bari
Dans les entrailles de sa terre qu’il a tant aimée
Il sera inhumé pour un long repos si bien mérité