Souvenirs contés d’une si belle journée
De ma jeunesse vécue au temps passé :
Par un jour d’hiver, trainant mes années
Au lieu de mon enfance j’y suis retourné
A ma vue par le brouillard dense voilée
Tout était vague sans aucune forme donnée
N’ayant retenue pour repère que les tracées
En pierres de notre maison jadis là élevée
Et les restes de notre pressoir en fer usé
Autrefois dressé au pied du grand peuplier
Mais de mon cœur en cet endroit si aimé
Appuyé sur ma canne, fort blotti et replié
Je me voyais revenir à mon tendre passé
Baignant entre mes souvenirs ressuscités
Dans les champs de lavande parfumée
Je revois dans ma pensée cette journée
D’un beau temps ensoleillé de fin d’été
Où un vent doux frais câlin et si léger
Incitant à un assoupissement feutré
Frisonne en ondulations perpétuées
Balayant imperceptiblement les allées
De pieds en touffes de lavandes fleurées
Moments calmes de bonheur enveloppés
Entre Collines, montagnes rivières et forêts
Lieux ensorcelants, naturels et ensoleillés
Au milieu du champ endormi entre ses allées
Allongé sur le dos, mains et pieds déployés
La nuque appuyée sur une gerbe desséchée
Regardant au loin les beaux arpents fauchés
Rasés par les machines actives en fin d’été
Et les meules de foin savamment dressées
En forme d’igloo fermé dépourvu d’entrée
En contre bas dans un petit champ de blé
Fraichement moissonné des oiseaux agités
Picotent les grains sous la paille disséminés
Plus loin encore à la surface du lac asséchée
Les hirondelles en raz-motte et à la volée
Harponnent les faibles insectes effrayés
Par les vaillantes glaneuses à dos courbé
Lassées de trainer leurs sacs d’épis ramassés
Dans l’espace libre par le soleil surplombé
Les cigognes passent et repassent planées
Dans les airs à une altitude à peine élevée
Accompagnées de leurs oiselets de l’année
Aux coteaux penchés au Nord bien exposés
Les vignobles en lignes longues et espacées
Entretenues par les mains de maîtres éprouvés
Le reflet du soleil brille sur les feuilles dorées
Des pieds de vignes aux piquets de fer attachés
Celant avec jalousie les grappes ensommeillées
Qui pour la table seront avec soins ramenées
Et pour le bon vin minutieusement distillées
Dans l’incommensurable bleu du ciel éloigné
De rares nuages voyageurs blancs sont passés
Moment plein de sérénité paisible peu ébruité
Seul le chuintement fin des petits insectes ailés
Trébuchent maladroitement sur mon corps étiré
Les abeilles laborieuses par les fleurs attirées
Avides d’actions rentables, toujours éveillées
Pattes garnies de pollen avec amour collecté
Abdomen embourré de précieux nectar sucré
Repartent par le chemin de retour par elles tracé
Suivies de leurs fins bourdonnements particuliers
Au zénith une buse noire ne cesse de tournoyer
Cherchant une proie pour apaiser sa faim poussée
Alors que je n’ai fini de savourer mon rêve conté
Dans lequel je me suis laissé docilement emporté
Qu’un éclat dense du tonnerre me ramena à la réalité
Aussitôt j’ai quitté les lieux et suis reparti tout peiné
Avec au cœur tous ces souvenirs subitement réanimés.

Très beaux souvenirs qui embaument une nature riche et odorante, j'ai aimé !

Merci Juliette pour la lecture et le commentaire à la senteur de lavande -

Je vous souhaite une agréable soirée

Obarry

Bonsoir Bari, de doux et bucoliques souvenirs tres joliment poetises!