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     TRANCHES DE VIE A BALAGUIER - 3 -
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Expéditeur Conversation
Parceval
Envoyé le :  19/4/2012 17:12
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3489
TRANCHES DE VIE A BALAGUIER - 3 -
LA PECHE A PIED

Le jeudi aux beaux jours, ou aux grandes vacances, on « descendait » à la pêche à deux ou trois, plutôt le matin.
L’équipement était sommaire, comme notre accoutrement : shorts ou slip de bain, chemisette ou maillot de corps, un mouchoir ou un bob sur la tête et des sandales. Nous disposions de seaux de plage, sacs de coton, bocaux en verre pour les « bestioles », de fourchettes réformées, vieux trident court protégé de liège, épuisettes de fortune ; les cannes à pêche c’étaient des bambous secs, prélevés sur le cannier, terminés d’une ficelle, un bas de ligne en nylon trouvé au bord avec son hameçon rouillé, lesté de bouts de plomb pliés, un bouchon fendu en guise de flotteur. Un peu de chiffon, un vieux couteau ou canif, complétaient l’armement.
Nous allions sur la corniche, entre l’Eguillette et le Père Louis. Elle était
bordée tout le long d’un parapet coiffé de grosses pierres blanches taillées en blocs rectangulaires, et interrompu de place en place pour laisser l’accès au rivage.
L’eau clapotait sur du gravier et des galets. Ce n’était pas profond : à une cinquantaine de mètres, on avait l’eau aux genoux. Aux mortes-eaux, c’était encore plus loin. Le fond était tapissé de débris divers, briques, morceaux de fer provenant des bombardements ou démolitions, et rendu chaotique par de grosses pierres et rochers affleurant la surface et disséminés un peu partout. Tout était habillé d’algues vertes et de posidonies et colonisé de naissain de moules transfuges des parcs. Cette forêt cachait quelques clairières de sable. Quand il avait fait mauvais temps d’est, les algues mortes s’entassaient sur le bord, avec d’autres résidus flottants improbables, bois et liège maculés de mazout. C’était là notre terrain de chasse ; on comprend que les mamans se fassent du souci, souvent à juste titre.
On avait régulièrement de la compagnie dans cet espace : de « grands » pêcheurs bottés haut, qui venaient là avec leurs bêches de camping fouir la vase à la recherche de l’appât roi, le « mouredu », ver arénicole. Ca donnait à peu prés ceci : « Oh ! pichoun, ça mord ? » « Voui m’sieur, les gooobies ! » et « Putaingg, il
est beau celui-là » en exibant le gros ver orange et violet qui irait bientôt tenter la dorade au bout du lancer…


On entrait dans l’eau pieds nus, ou avec des sandales en plastique quand on en avait. On opérait ainsi : pour pêcher à la canne, on appâtait avec les petites moules prélevées sur les cailloux, ensuite on se postait vers les petits bancs de sable à moins d’un demi mètre de fond ; c’est sur les bords que ça « pittait » bien : le bouchon dansait en permanence et gobies, blennies, petits sars pataclés payaient le prix de leur gourmandise…Sinon, on glanait, soulevant les pierres et galets, attrapant à la main ou à la foëne des petits crabes carrés : les « favouilles », et des petits poissons qui se faisaient piéger dans les briques à trous. A la surprise de l’épuisette, quelques hippocampes, les bernard-l’hermite de petits rouquiers, des coquillages coniques, des anguilles minuscules et des oursins. Sans oublier les petites crevettes bondissantes.
Chaque prise était ponctuée de cris et de rires : « T’as vu, j’en ai un ! » et « Y m’a mordu ! ». Le pompon du triomphe, c’était quand on sortait un petit poulpe : la pauvre bête nous faisait un peu peur avec ses ventouses insistantes. On avait beau nous avoir montré comment « retourner la calotte », ça restait prudent et laborieux…
On rentrait avec nos prises, tout fiers ou penauds si on s’était pris une gamelle sur les algues des roches ; pieds, genoux et mains écorchés, maculés de cambouis. Bien sûr qu’il nous est arrivé de nous planter quelque esquille douteuse ou épine d’oursin sous le pied, sans autre conséquence que la douleur heureusement. La rade portait encore les stigmates de la guerre. Le poisson faisait le bonheur des chats, on faisait sécher les bigorneaux et les hippocampes, et on jouait encore avec les Bernard-l’hermite. Après, c’était le pensum : décrasser le cambouis, sur la peau et les habits. Expliquer la sandale cassée. Maman avait du boulot et la main lourde, et ça faisait très mal !
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textes protégés par copyright
vinicius
Envoyé le :  25/4/2012 11:56
Plume de platine
Inscrit le: 2/5/2006
De: Chaville (IDF) et Rio de Janeiro (Brésil)
Envois: 4837
Re: TRANCHES DE VIE A BALAGUIER - 3 -
Bonjour ami,

je ne me lasse pas du partage
de ce morceau d'enfance qui
a été en ces mêmes lieux un peu la mienne.
avec mes amitiés


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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent

Parceval
Envoyé le :  18/7/2012 14:17
Plume de platine
Inscrit le: 11/4/2011
De:
Envois: 3489
Re: TRANCHES DE VIE A BALAGUIER - 3 -
Il nous souvient d'un temps que les moins de vingt ans.........

Adésias moun Camin

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