Dieu ! Que j’ai eu du mal avant qu’elle me cède !
Pourquoi autant d’efforts pour en arriver là ?
Je voulais seulement goûter à sa chair tiède,
Simplement qu’elle s’ouvre à mon désir. Voilà !
Ce n’est pas compliqué ! Assouvir mon plaisir !
Accepter le destin qui fait, quand j’ai envie,
Qu’il ne faut résister ! Il suffit de saisir,
De me laisser agir et que vive ma vie !
Maintenant qu’elle est là , ouverte devant moi,
Après tant d’émotions faut pas que je me prive !
Son parfum m’exaspère, je suis tout en émoi.
Sa chair nacrée m’obsède, je sens que je salive.
Les lèvres affamées je suçote sa perle.
Délice merveilleux. Sa sève coule au fond
De ma gorge asséchée, tel nectar qui déferle,
Salé, douceâtre et fort. C’est si bon que j’en fonds !
….
Oui ! L’extase m’emporte en son profond sillage.
J’en perdrais la raison, un évêque sa mitre…
Goûter sauvagement ce précieux coquillage
Même s’il ne s’agit, de Belon, que d’une… huître.
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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont