Si j’ai traîné ma vie
Dans les boîtes de nuit
Sous les lumières des spots
Devant un verre de whiski
Tirant sur une cigarette
Pour avoir l’air bien affranchie
C’est l’amour que je venais cueillir
Et puis m’inventer un avenir.
Mon dieu ce qu’on peut être bête
Quand on a dix sept ans
Qu’est-ce qu’on a dans la tête
On vit de faux semblants.
Au bout de quelques verres
S’était vraiment le monde à l’envers
Tout avait bien changé
J’avais tout oublié
Mon père était patron
Moi une enfant gâtée
Et je pouvais rêver à une vie dorée
Une fille de nantie voilà ce que j’étais
Mais certainement pas une fille d’ouvrier.
Mon dieu ce qu’on peut être bête
Quand on a dix sept ans
Qu’est-ce qu’on a dans la tête
On vit de faux-semblants.
J’étais fière de mes conquêtes
Et dans leurs bras tendrement enlacée
J’oubliai toutes mes déveines
Pour quelques heures j’étais la reine
Et non pas une fille d’ouvrier
J’ai même côtoyé de vrai fils de patron
Avec leurs suffisances mon dieu qu’ils étaient con.
Mon dieu ce qu’on peut être bête
Quand on a dix sept ans
Qu’est-ce qu’on a dans la tête
On vit de faux-semblants.
Les années ont passées depuis
Il y a longtemps que j’ai compris
Que l’habit ne fait pas le moine
Et encore moins le patrimoine
Si j’ai eu honte par le passé
De mes modestes origines
Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Mon dieu ce qu’on peut être bête
Quand on a dix sept ans
Qu’est-ce qu’on a dans la tête
On vit de faux-semblants.
Je peux crier haut et fort
Et cela sans le moindre effort
Que je suis née dans une banlieue
Mais je vous en tairai le lieu
Que j’habitai un H.L.M.
Même si celui-ci était blême
Je viens ici revendiquer
Le fait d’être une fille d’ouvrier.
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On a tous le sang de la même couleur