Tendre geôlier… j’étais souveraine
D’une prison d’argent bleue étoilée.
Vous en gardiez la clef avec le règne
Jalousement , et de tous ignorée.
Par un cordage de feuilles tressées,
Au nadir de nos aubes souterraines,
Galant, vous descendiez par ma croisée,
Tendre geôlier j’étais souveraine…
Par brassées me cueilliez des je t’aime,
Couronne de sonnets, vos voeux voilés,
Verdissant de genêts les cents poèmes
D’une prison d’argent bleue étoilée.
Les oiseaux dans la nuit venaient chanter,
Jusqu’au petit matin, fleur de verveine.
Avec vous le jour emportait mes secrets,
Vous en gardiez la clef avec le règne.
Chaque nuit voguait la tendre misaine,
Qui d’amour fou nous rendait prisonniers,
Mais aujourd’hui libre, mon cœur saigne,
Jalousement et de tous ignoré.
Que ferai-je sans vous… Cœur du passé…
Tout ne m’est qu’amertume, chagrin, haine.
Ô ce doux lien qui ne saurait lasser
Enlace ma peine de matins blêmes...
Tendre geôlier…
Le 9/03/2012
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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA