POUR TOI, MA DOUCE MAMAN !
Est-ce c’est parce que je souffre de ton absence,
Que je me laisse aller Ă des confidences !
Tu mérites bien plus qu’un poème,
Tellement je t’admire et je t’aime…
Fidèle et dévoué à ton mari,
Tu vivais dans un univers rude, sans grandes fantaisies,
Dans son ombre, comme une enfant soumise et sage,
Dans ta cuisine, tu virevoltais entre ménage et repassage.
Sans aucun apparat, tu Ă©tais belle au naturel,
Avec tes yeux bleus, tu Ă©tais si jolie,
Avec ton rouge à lèvres sur ta bouche ravie.
C’est dans ton regard protecteur et fraternel,
Que mes yeux se sont perdus.
Au fil des années, je me suis nourrie à corps perdu,
De ton affection, de ta tendresse et de ta sensibilité.
Avec mes yeux d’enfant, tu étais ma petite fée,
Je vénérais ton savoir-faire et tes qualités,
Avec des petits riens, tu embellissais l’ordinaire.
Tu as supporté mon caractère,
Lorsque je m’insurgeais contre mon père,
Tu as consolé mon premier chagrin d’amour, et mes déceptions,
Tu as su t’accommoder de mes sautes d’humeur,
Ecouter mes paroles brouillées de larmes,
Bien sûr, il y a eu des hauts et des bas,
Mais tout cela ne s’arrête pas là , Madame !
Dans la cuisine, après ton travail, armée d’une infinie patience,
Tu m’as appris les tables de multiplication et les divisions,
Papa m’avait mise au coin à genoux, quelle malchance !
Ainsi que tous les problèmes d’arithmétique,
Où j’avais toutes les peines à trouver des solutions.
Faut bien admettre que tu possédais ta tactique.
Cela se résume à toutes ces choses, l’adolescence…
Oh, l’amour d’une mère ! Amour que nul n’oublie !
Avec ton regard plein de douceur infinie.
C’est à toi, Maman, que j’ai dit les premiers mots de ma vie,
C’est à Papa, au regard ébloui, que j’ai dédié mes premiers pas,
Tu vois, tout cela ne s’oublie pas…
J’ai toujours gardé l’image de toi,
Lorsque tu avais 40 ans, et tes premiers cheveux blancs
T’inspirant des « grosses têtes », tu racontais des blagues parfois,
Je n’étais pas gaie, quand je te sentais triste,
Courageuse, pour combattre ton désarroi,
Dans le salon, tu mettais des vieux disques,
Au son de l’accordéon, on valsait toutes les deux,
On chantait Riquita oĂą la java bleue,
On se disait que l’on était heureux.
Et tu parlais souvent de Dieu…
Ta voix aussi douce qu’un murmure,
RĂ©veillaient mes sourires Ă©teints,
Elle me disait ses secrets sur le futur;
Te souviens-tu de ces moments enfantins,
OĂą tu sautais Ă la corde, oĂą jouait Ă 4 balles sur le mur,
Et chez Grand-Mère, les parties de babilton,
Jusqu’aux premières lueurs de la nuit.
Mon oncle nous regardait tout Ă©bahi,
D’émotion encore, mon cœur en frissonne.
De tous ces instants magiques, je voudrais te remercier,
Et dans une guinguette, t’emmener danser,
Enfile ta jolie robe du dimanche,
Mets du rose sur tes lèvres, et tes souliers vernis,
Prenons le premier train, qui nous emmènera à Paris.