LA VERITE CACHEE A MON PERE
Nous t’avions caché la vérité,
Pour te donner le courage d’affronter,
Cette maladie qui te fait tant souffrir,
En silence, tu devais la maudire.
Pourquoi faut-il que tu t’en ailles ?
La douleur te fait faire des grimaces,
Ton mal a été mon cheval de bataille,
On voudrait tant arrêter, le temps qui passe…
Les peupliers sous le vent violent,
Se plient Ă tous mes tourments.
La rage de savoir, que tes jours étaient comptés,
Privés de tes rêves et de ta liberté.
Désormais, il n’y avait rien à faire,
Nous avions pris le train de l’enfer,
Celui qui conduit Ă cette chienne de vie,
Que tu contemples prisonnier de ton lit.
Cette maladie s’est installée comme la guerre,
Ce cancer te mine et te ronge de misère.
L’idée de nous quitter,
Te faisait sans doute souffrir,
Le regard absent, dans tes pensées,
Tu marmonnais tout seul, tes souvenirs,
Tu ne disais plus rien, sage comme une image,
Figé, tu prenais le large…
Perdant quelquefois la raison, les yeux dans le lointain,
Tu voyageais dans ton passé,
C’était ta façon de fuir tous les chagrins.
Dans ta moustache, ta voie chantonne,
Des mots doux et parfois démesurés,
Qui me bouleversent et me chiffonnent.
De te voir partir, un peu plus chaque jour,
Font que mes espoirs flétrissent,
Comme se fanent les roses de ton jardin.
De te comprendre enfin, était un délice,
RĂ©sistante et sans Ă©pine,
Je prenais bien soin de toi,
Afin que tu ne manques de rien,
Dans mon cœur, un zeste de courage, tu butines,
Toi le scorpion enfoui dans sa carapace,
Tu n’as jamais perdu la face.
Dans ton cœur, j’avais pris une grande place,
J’étais ton titi, ton petit gavroche,
Qui n’avait jamais eu, trop de sous en poche,
Comme tu me disais, un peu trop romantique.
Je t’ai donné toute ma tendresse,
Et tu t’es accommodé de mes faiblesses,
Trop souvent nostalgique,
J’aurai tant voulu que tu me donnes,
La clé de ton âme et de tes secrets.
Il a fallu ces quatre dernières années,
Pour enfin comprendre ta personnalité,
J’avais tellement de choses à te dire,
Que je n’ai jamais osé par pudeur,
Rien ne pourra remplacer,
Ces derniers moments de bonheur,
Qui seront mes meilleurs souvenirs.
Il me manquera tes yeux malins,
Ta tendresse enfin dévoilée,
Ton sourire en coin, au petit matin,
Ta main dans la mienne, bien serrée…
Mais tu avais réservé ta place au paradis,
Près des anges fugaces,
Ton absence fera un grand vide dans ma vie,
Auquel on devra chaque jour, faire face.