Inconnue,
Lorsque je vous ai vue ce matin au comptoir,
Bellement accoudée devant un café noir,
Je n’ai pu m’empêcher de vous envelopper
D’un regard insistant, voire même effronté.
Vos longs doigts effilés pressaient la cigarette,
Dont la fumée bleutée, en vagues rondelettes,
S’échappait à regret de vos lèvres pulpeuses
A la moue arrondie en baiser d’amoureuse.
Sentant brûler sur vous mon regard enflammé,
De vos profonds yeux noirs vous m’avez poignardé.
Puis en vous retournant, vos longs cheveux de jais,
Vous cachèrent à moi d’un ondoiement léger.
Et vos jambes croisées dans leurs bas noir brillant,
Du haut du tabouret touchaient à l’émouvant.
Le haut si bien moulé d’une si courte jupe,
Me laissait à penser que vous n’étiez pas dupe,
Des idées que suggèrent un tel accoutrement ;
De l’envie que tout homme a d’être votre amant.
A nouveau un regard au-dessus d’un sourire.
Des lèvres carminées qui semblent vouloir dire
Ce que j’ose rêver lire sur ce visage :
Le reflet d’un espoir, l’esquisse d’un message.
Puis d’un élan gracieux vous vous êtes éclipsée,
M’abandonnant songeur, heureux et dépité.
Je me fis un serment comme font les gamins.
Le jour où j’oserai, c’est sûr, sera demain !
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KukiKuki