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Pas de félicité sans la publicité ! (humour) Pas de félicité sans la publicité !
J’étais dans l’inculture ignorant tout du monde Car je ne suivais pas à la télévision Le fort cheminement de la pensée profonde Que la publicité impose à profusion
Là où le spectateur est le plus vulnérable La pub le capture et pour l’endoctriner L’inonde de ses mots dès qu’il se met à table C’est le moment choisi pour mieux l’embobiner.
J’ai donc pendant un mois été un publivore Buvant comme une éponge les apports permanents Que la publicité mettait en mon amphore Polluant mon esprit de ses égarements.
“Un mal qui répand la terreur Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les hommes”, Aurait dit La Fontaine admirable bonhomme,
Et c’est bien de la pub dont je disserte ainsi, Elle me bourra la tête de multiples sottises En me faisant douter d’être sain de l’esprit Tant jamais ne cessait le flot de ses bêtises.
Regardons un moment cette œuvre grandiose Que les publicitaires nous jettent en pâture Car ils ont leur génie qui chaque jour impose Des produits merveilleux qui sont des impostures.
Voyez ces cosmétiques d’emballage engageant Qui retirent les rides, ridules, et cellulite, À des dames éplorées qui n’ont pas vingt cinq ans Dont la peau ignora toujours ce qui irrite
Soyez très attentif à l’état des toilettes Que l’on vient astiquer, que la photo détaille, Au moment de couper le steak en votre assiette Quitte à vous remuer le fond de vos entrailles.
Voyez la cuisinière sale depuis des ans Qu’une dame souillon, négligente, et ignare Grace au produit "Kastik" voit neuve en un instant Pendant que le dessert seul vous accapare.
Et puis Cerise arrive le pare-brise poreux ! Heureusement s’en vient la résine efficiente La dame perd aussitôt son air trop malheureux Car “Rustinacaro” lui colmate la fente.
La pauvre a tant de trous que c’est six fois par jour Que le réparateur s’en vient à domicile Présenter ses services à la belle aux atours Pustulés de verdeur, au sourire imbécile.
Sans temps pour respirer s’en vient un hurlement D’une dame extasiée en voyant des godasses Dans son armoire déjà il y en a des cents Mais elle jouit chaque fois que le livreur repasse.
Dans l’armoire on ne voit que des paires de chaussures Pas un seul vêtement n’a pu trouver de place La dame doit sortir à poil, la chose est sure, Mais ses pieds sont chaussés avec chic, avec grâce !
Puis passant à la bouffe on vous propose alors Des mets les plus divers du prêt à mastiquer De l’hypercalorique rendant plus gros que fort Prêchant modération vous disant de bouger.
Lors vient l’invention, la formule qui touche Le truc invérifiable qui séduit d’un seul mot Molécule du futur rien que le nom fait mouche De "l’Amélioratum" au "Perfectionabo".
Ils ont fait des essais c’était sensationnel Mais aucun organisme apte à les pratiquer Ne vient corroborer le don exceptionnel Du produit fallacieux pour s’automédiquer.
On joue les écolos piochant dans la nature Le végétal venant du trou du cul du monde « Plantouillus vulgaris » qui sera la parure Convenant aux cheveux de brunes, rousses ou blondes.
Et il y a le vieux qui bouffe son chapeau Si le cœur du fromage n’est pas à votre goût Le bruyant agité qui gueule comme un veau Pour "capilliculter" à petit prix très doux
Le régime anti poids après le saucisson Et le fromage normand filmé aux caraïbes Le dessert qui se fait au four à la maison Et le pseudo bio que l’écolo exhibe.
L’apocalypse crado qui en seul éclair Se trouve nettoyé de la cave au grenier Avec un seul produit qui sans en avoir l’air Récure, lave et dégraisse faisant tout flamboyer.
L’ânerie remarquable qui détient la couronne Dissimulant le faux sous couvert de réel Est cette phrase sotte je dirais même conne “À base de produit d’origine naturelle”
Elle conviendrait à tout car il est évident Que chaque molécule provient de la nature Le fêlé qui pondit ce terme incohérent Insulte votre esprit, se paye votre figure.
Et puis en minuscules défilent en bas d’écran Des conseils pour tout, de belles mises en garde Il faut que les menteurs couvre l’exubérant En retirant du bois d’éventuelles échardes.
On est mieux ou moins cher que la chose voisine Pour des produits communs ayant le même usage Ils sortent par moment d’une seule et même usine Ne se différenciant que par leur emballage.
L’artiste millionnaire qui paye ses impôts En prenant le travail d’un comédien modeste Qui serait de Satan s’il le faut le suppôt Jurant n’importe quoi parfaitement digeste.
Vient mettre son image sur un nouveau produit Comme il est très connu il fera de l’effet Ce n’est pas le talent qui ici le conduit Il fait ce qu’on lui dit et reçoit ses billets.
Heureusement existe la zapette magistrale Qui coupe la télé quand elle n’est pas utile On supprime le son quand l’annonce fatale Nous dit comment penser d’une façon servile.
Moralité
Les hommes pour la plupart sont étrangement faits Dans la juste mesure on ne les voit jamais Molière l’affirma, rien ne changea beaucoup À nos calamités la pub n’est qu’un ajout.
Olucinep XXIV 03 MMXII
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