SOLILOQUE.
Tandis que l’astre de jour
S’enfonce en sommeillant
Rejoindre la lune, en promettant
De revenir et briller toujours.
Couché sur le froid jaune de la dune,
Guettant les appas éclatants de la lune
Ses rayons couronnés de la gloire immortelle
Lui sourire et m’endormir avec elle.
Devant le gris bleu océan,
J’aspire à pleines bouffées son air pur
Laissant mon esprit livré aux vents
Et mes yeux brûlés du bleu de l’azur.
Demain reviendra le soleil
Et dormira Madame la Lune.
Je m’assoupis, je sommeille
Sans le balancement lassant de la pendule.
Ce soir, le Seigneur a peint
Ce tabernacle de beauté parfaite,
Je l’admire sans reproches ni dédain,
Je n’ai rien créé et je le regrette.
Oubliées soient les peines et les rancoeurs,
Etoiles claires, étoiles brillantes,
Votre champ de lumières attise mes peurs
Et pourtant vos étincelles me hantent.
Beauté déposée par l’éternel sablier,
Mon corps se met à l’aise
Pour que mon âme s’y plaise,
Devant toi, je reste désespéré.
Il me faut partir et te quitter
Mais demain je retrouverai
Les douces vagues caressant les galets
Et la blanche écume mourir à mes pieds.
Je suis reposé, je vais me réveiller,
J’ai oublié presque toutes mes peines.
Oubliés aussi mes remords et mes regrets
A chaque jour me suffit ma haine.
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