Olucinep,
J'ai lu avec un plaisir non dissimulé une bonne partie de tes poèmes érotiques. Erotiques, certes, ils le sont, mettant à la bonne place cette préoccupation essentielle et existentielle de l'humanité dans son ensemble. Diderot n'excluait même pas La religieuse, qui est une gâterie comme chacun sait. Jamais vulgaire, avec un esprit délié et très fin, sacrifiant à une inspiration qui visita Rabelais, La fontaine, Restif de la Bretonne, Appolinaire, MIller et quelques milliers d'autres tu nous a régalé d'un esprit à la fois galant et gaulois que je n'ai jamais trouvé si coupable qu'on dût l'émasculer. La qualité formelle de tes textes me paraissait être le gage de leur immunité : d'autres très nombreux ne leur arrivent pas ( j'allais dire à l'entrejambe) à la cheville. Curieusement tu as été le premier à subir les foudres de la censure alors que d'autres moins orthodoxes y échappaient (cela a déjà été remarqué par d'autres membres). Le couperet est tombé, je le déplore et salue comme il se doit le présent texte qui avec toujours autant d'esprit caustique et d'imagination fertile ridiculise les censeurs.
Amitiés
Gilles