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Expéditeur Conversation
brirob
Envoyé le :  12/3/2012 10:38
Plume d'argent
Inscrit le: 14/11/2011
De:
Envois: 357
superflu
De l’utile au super flux du superflu


Le paysan à l’époque de nos bons rois de France vantant la poule au pot tous les dimanches et promouvant le bien-être pour tous leurs sujets attachés à la servitude de la terre souvent si rebelle à les nourrir, possédait si peu qu’il avait bien du mal à se rassasier, pois cassés et haricots, matin, midi et soir quand il pouvait s’offrir trois repas par jour. Le reste du temps il devait se sucer les doigts pour résister au froid et à la glace témoignant du refroidissement climatique des PAG, ces petit âges glaciaires si bien analysés par Leroy Ladurie et qui fait hurler les écologistes en mal de théorie.

Faisons à présent un bond dans le temps et représentons nous la vie des Normands à l’époque de Maupassant, leurs conditions d’existence et leur âpreté au gain, leur vie pénible et leur attachement à la glèbe ; pas de surprise alors devant les mouvements sociaux et les revendications à l’orée du vingtième siècle et les idéologies développées par Marx ou Engels promettant un meilleur partage des biens terrestres : ainsi le bonheur serait à portée de la main ; à vous de la tendre, les sauveurs étaient bel et bien là, ces Zorro du passé à présent tombés de cheval, idéologies bancales.

Puis vint l’âge de l’utile, de l’outil, synonyme de utiliser ; il était destiné à améliorer la fabrication de ce qui pouvait servir la personne, soulager l’ouvrier oeuvrant dans les ateliers, dans la mine, sur les voies ferrées ; service de l’homme avant tout.

Souvenons nous de l’immédiat après guerre où il fallait compter, économiser, soupeser le moindre achat ; l’homme était aux abois, affamé dans ces contrées perdues ravagées par la troupe et la vermine : telle était la vie autrefois mais qui s’en souvient aujourd’hui, sinon les vieillards et les anciennes générations qui vous rabâchent : de mon temps…….vous détournez la tête et haussez les épaules devant tant de mesquineries que vous qualifiez facilement de super âneries.

La machine arriva enfin pour réduire la pénibilité du travail ; toujours plus de biens : l’homme devint ainsi le roi de la création mais la saturation guettait au coin du bois. Elle est arrivée sans se presser sur la pointe des pieds.

L’histoire est devenue un sujet super inutile, alors vivons, mes chers, cette époque dorée du super flux de superflu. Tuez l’agneau et dégustez le gigot, c’est Pâques toute l’année, peu importent les générations futures qui vivront sur une planète ravagée, dépouillée par les bandits de grand chemin : les humains, laissons nous aller au fil du courant.

Ecoutez notre contemporain qui recourt sans cesse au mot super, extra, génial, ultra pour qualifier la moindre action qu’il trouve extraordinaire et qui vous semble, à vous, tout à fait anodine, voire anonyme, mais surtout indigne de s’y référer : ces mots rient à gorge déployée et vous font ricaner dès que vous les entendez ; si ces actions étaient géniales, vous le sauriez depuis longtemps, vos parents vous l’auraient dit quand vous étiez petits.

Ainsi se manifeste le début de l’ère du superflu qui ensuite engendra le super flux.

Tout devint nécessaire voire indispensable. Les objets considérés comme inutiles jadis par nos aïeux deviennent utiles ; glissement de terrain entraînant les humains avec entrain.

En ce temps de Noël, les vitrines sont remplies d’objets tentants non identifiés dont la valeur n’est pas avérée, leur utilité non plus, leur aspect décoratif encore moins, pacotilles et vieilles dentelles dans leurs ritournelles vaines et pusillanimes.

Lisez bonnes gens :

Je vous en prie cher client, roulez en quatre-quatre, achetez les collectors …alimentez le super flux du superflu et pour ce faire, abattez les forêts, n’hésitez pas à dépouiller la terre, à la réduire en poussière, qu’elle meure enfin écrasée par les envies humaines, tuée par la haine que cette fièvre entraîne.

Alors, la terre dépitée, s’enfonce et abandonne la lutte, elle glisse au fond des mers victime du mal d’Yves. Le niveau des mers monte, la terre s’enfonce et Godewarsvelde peut chanter le de profundis et célébrer la fin de la divine comédie du bonheur de l’homme jouée sur un air d’accordéon.

Chantons sous l’afflux.

Noël 2009
Honore
Envoyé le :  13/3/2012 9:37
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39531
Re: superflu
j'ai beaucoup apprécié cette vision historique qui nous prouve qu'en définitive le progrès est un mal qui fait courir le monde à sa perte.
HONORE
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