Lorsqu'il frappe à ta porte, toujours, ouvre-lui !
Qu'il franchisse ton seuil en digne souverain.
Avec lui, religieusement, romps le pain !
Partage-lui ta couche, ce temple du déduit.
Cet impromptu commensal, qu'il habite ton cœur !
Coiffe un diadème, offre-lui les lauriers du vainqueur !
Feins, par habitude, de ne le pas connaître,
Mais qu'importe ! Tu es amante et lui ton maître.
Et quand il te tendra la coupe fiévreuse de l'ivresse,
Baise-la encore de tes lèvres gourmandes,
Tente à l'infini de prolonger l'inassouvie caresse !
Abreuve jusqu'au délire sa sublime offrande !

D'un instant hélas, vaine et misérable hardiesse !
Ce pèlerin familier aux furtives tendresses,
L'esprit d'ébriété repu et vacillant de délices,
Comme au crépuscule les clartés s'éclipsent,
Il sombrera dans l'oubli d'un regret d'éternité !
En son sillage, l'écrin enrubanné de la liberté
S'embrasera à l'incandescence d'un soleil radieux !
Evite alors d'en resserrer le nœud délicat de servitude.
N'ose rien qui puisse entraver les salutaires adieux !
Il faut n'en retenir que l'intrinsèque plénitude…

Sa fuite est inéluctable, dictée au Livre du Destin,
Telle s'évapore au soleil la pâle rosée du matin.
Mais…, dans chaque départ s'inscrit la beauté d'un souvenir,
Et de l'exil, l'incertain retour ravive le feu du désir…

Poursuivant sa course erratique,
Ce voyageur insaisissable,
Vision fantomatique,
Spectre impalpable,
Ô ! Trait fulgurant de l'archer,
Cet apatride, cet étranger,
Surgi de partout, il n'est de nulle part,
Et vers l'innombrable néant il repart !
Alchimie de notre existence,
Sirène des homériques romances,
Voiles des illusions, navrant artéfact,
Seul, par l'indéfectible pensée, intact…

Ô ! Bonheur ! Ô ! Rarissime Bonheur…,
Savoureux amant !
Ephémère promeneur !
D'un rêve l'instant
Qui s'abrège aux heures,
Comme le temps...

Tu passes...


Copyright

BOnjour Montezuma une fort belle envolée lyrique que j'ai beaucoup aimée.
Merci pour ce plaisir.
Monamitié.

capricorne

Bon sang, MONTEZUMA, tu m epateras toujours par ton savoir et ta façon tellement elegante de nous exposer tes ressentits, cher ami.Ce voyageur insaisissable me passionne...sous ta plume de maitre ecrivain...et je pese mes mots.MERCI.

Sa fuite est inéluctable, dictée au Livre du Destin,
Telle s'évapore au soleil la pâle rosée du matin.
Mais…, dans chaque départ s'inscrit la beauté d'un souvenir,
Et de l'exil, l'incertain retour ravive le feu du désir…


Quelle richesse de vocabulaire... et sans parler des vers !!!!!!!!

Merveilleusement écrit, c'est un vrai plaisir de vous lire...
Admirative, je suis.. Isabelle...

si beau, envie de l'illustrer

merveilleux! poétique envol ..

j'aime

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

bonjour montezuma, te lire est un régal, un plaisir de la langue, ces mots ont tant d'attraits et de maitrise, quand au fond du poème, il est aussi sublime, merci,


yann

Bonjour montezuma, bien que je n´ai pas vraiment compris de quoi vous parliez ( Le vin ? L´inspiration ? un bonheur éphémere
mais intense ?) , j´ai énormément aimé votre poeme qui se savoure comme un moelleux á l´orange parfumé au Cointreau .

une rencontre qui m'inspire le chemin d'Emmaüs(voir Nouveau Testament Luc)....

belle profondeur
merci

Laissez moi vous dire
Que vous m'avez charmée.
Il ne faut pas en rire,
J'en serai fort vexée.

"Ephémère promeneur",
Arrêtez vous un instant,
Pour abreuver notre coeur
De votre délicieux talent.

Merci pour cet instant de rêve.

Loola

envoutante lecture !
j'ai adoré ,c'est prenant !
mes amitiés
yohann

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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann

l'inconnu en ce domaine sublime l'offrande, donne à cette rencontre impromptue toute la fougue du moment partagé....

Rencontre qui laisse LE souvenir
amitiés Pampille

Merveilleux écrit...d'un "passant" la transfiguration! Superbe, merci Poète.

j'ai beaucoup aimé ce poème et ce passant "éphèmére promeneur"
un voyageur hors du commun,
le rêve d'un instant,
mes amitiés

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Mon troisième recueuil " la vie en vers "

"Ô ! Bonheur ! Ô ! Rarissime Bonheur…,
Savoureux amant !
Ephémère promeneur !
D'un rêve l'instant
Qui s'abrège aux heures,
Comme le temps...

Tu passes..."

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"Ni le poète, ni personne d'ailleurs, ne possède la clef ou le secret du monde, je veux être bon." Federico GARCIA LORCA

Merci à vous qui avez traversé ma bohème....

- "Ô ! Bonheur ! Ô ! Rarissime Bonheur…,
Savoureux amant !
Ephémère promeneur !
D'un rêve l'instant
Qui s'abrège aux heures,
Comme le temps...

Tu passes..." -

Fi de la métrique et autres alexandrins si ceux-ci n'ont pas d'âme....

Ce poème d'une grande beauté n'a que faire du nombre de syllabes et c'est, de toute ma vie de lecteur, un des plus beau que j'ai pu lire. Même parmi les tiens, et je connais ton talent, il fait partie de ceux que je place au sommet. Sublime !!!!!

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Jamais je ne perdrai cet émerveillement du langage
Jamais je ne m'éveillerai d'entre les mots - Louis Aragon -

Ne te retourne pas, regarde toujours devant toi, c'est là qu'est la vie ! (ma devise)