À vos pieds, Reine, Femme, Ô ! Créature exquise,
Idolâtre, asservi, amant qui pétrarquise,
Je brandis le rêve, l’utopie, l’idéal,
Ces flambeaux de l’amour véritable et féal !
Je veux vous glorifier d’une infinie prière,
Ô source, ô fontaine, mon Ève nourricière,
Vous qui me hantez jusqu’aux confins de mon être,
Vous sans qui je ne suis, du néant, que le spectre !
Consentant même à tous vos défauts la louange,
Ô ! mon doux caprice…fruit d’un subtil mélange,
Je me complais dans ma folle démagogie ;
De vos imperfections je fais l’apologie.
Jusqu’à l’apostasie je veux vous déifier,
Je veux un firmament, aussi, vous édifier,
Où, en holocauste, me livrer, âme impure
Vile et pitoyable dans ma foi que j'abjure ;
M’élever avec vous au lascif purgatoire,
Fier, sans nulle crainte, en victime expiatoire,
Et, quoique soumis aux foudres de l’Eternel,
Goûter l’extase en votre Paradis charnel…
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