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     100 vers : une histoire, sans queue ni tĂŞte. (Ă©rotisme mĂ©diĂ©val)
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Expéditeur Conversation
OLUCINEP
Envoyé le :  4/3/2012 13:03
Plume d'or
Inscrit le: 1/4/2010
De: France Centre
Envois: 1007
100 vers : une histoire, sans queue ni tête. (érotisme médiéval)
Cent vers : une histoire, sans queue ni tête. (érotisme médiéval)


Gontran de Montmirail du Plessis d’Havrecourt
Était d’une noblesse exilée de la cour.
Lors d’une grande chasse un aïeul imprudent,
Que la nature dota d’un fort bel instrument,
Avait pris en levrette une vilaine figure
Dont l’assez belle fleur justifiait la posture.
Sa cousine Ă©tant lĂ , de la mĂŞme laideur,
D’identique façon lui donna du bonheur.
Les sottes se vantèrent de ce galant régal,
Hélas ces « pas belles » étaient de sang royal
L’aïeul fut recherché pour être écartelé
Mais une caravelle l’avait dissimulé
Il alla forniquer au-delĂ  de la mer
LĂ  ou aucun coĂŻt ne saurait ĂŞtre amer.

Gontran le bien monté, c’était héréditaire,
Chercha précocement mille façons de plaire
Il alla chez des dames dissiper sa vertu,
Celles qui gagnaient leur pain Ă  la sueur de leur cul
Et ayant une muse assez observatrice
Sur un grand parchemin il notait les délices.
Il devint un expert et les professionnelles
Parfois le réjouissait sans tendre l’escarcelle.
Il publia l’ouvrage qui sévit à la cour,
On lisait en secret ses recettes d’amour
On aima moins la chasse encore moins la croisade,
La noblesse baisait à s’en rendre malade.
Les chevaliers vaincus les organes hors d’usage
Durent bon gré mal gré quérir l’aide des pages

On tria les meilleurs, les belles endurances,
Mais ils finissaient tous par prendre des vacances.
On apprit que Gontran, la femme est si bavarde,
Avait bien la puissance et une hallebarde
Qu’on avait su mythique en lisant ses exploits.
Il devint conseiller des usages du roi.
Devant leurs majestés il expliquait ses vers
Puis leur laissait du temps pour quelques jeux divers.
Souvent le roi dormant la reine venait quérir
De légers suppléments de rève et de soupirs.
Gontran fournissait tout, trente pages de baisers
Les uns pour un début d’autres à improviser,
Cinquante de techniques manuelles ou buccales
Convenant aux fourrures et aux chattes royales

Et trois cents conseillant des Ă©treintes diverses
Lentes douceurs pour vierges, orages pour perverses
Et improvisations s’adaptant au terrain
La stratégie ayant un rôle souverain.
Il donnait des exemples Ă©manant de la cour,
Les noblesses assouvies lui racontaient le jour
Les nuits de leurs amants toutes leurs performances
Et leurs répétitions menant à l’impuissance.
Parfois la dame étant d’une beauté gourmande
Gontran lui inventait une belle sarabande
OĂą variant les postures il retardait la chose
Pour assurer la dame de son apothéose
Et les donjons souvent résonnaient de grands cris
Les dames commentant leurs bonheurs assouvis.

Vint le temps pour les hommes aux croisades d’aller.
Gontran ne put faire face aux corps Ă  visiter,
Il forma une école de pages qu’il affecta,
Après formation, aux endroits délicats.
Ils œuvraient livre en main attentifs aux désirs
Des dames s’exprimant en poussant des soupirs :
La page vingt deux, trente trois, et quarante
Soixante deux en plus si la tige et vaillante
Si vous pouviez aller jusqu’au quatre vingt trois
Nous pourrions dépasser madame sœur du roi.
Bref les dames décorées d’ouvrages héraldiques
Aurait sur leur blason mérité quelques triques
Et l’ont vit des tortils, des couronnes, des devises
S’encorner amplement au cours de nuits exquises

Les hommes s’en revinrent, batailles terminées,
Honorant faiblement leurs épouses entrainées
Qui ressortant le livre désignèrent les pages
Dont l’époux aurait du connaitre les usages.
Épuisés pantelant les males découvrirent
Les réveille-vigueur dont les dames sévirent
Puis se virent demander des pratiques bizarres
Et de répétitions furent beaucoup mois avares.
Ils durent se consacrer aux divers orifices
Certaines épouses s’offrant à toutes les malices
Et des dames qui jadis œuvraient les yeux fermés
Exigèrent soudains de longues oralités.
Bref, les Ă©poux surpris de ce nouveau savoir
Voulut qu’on en trouvât la cause sans surseoir.

On sut tout de Gontran il fut jugé coupable
Et bien des chevaliers aux nuits forts agréables,
Car bien souvent réjouis des arts de leur épouse,
Se doutant que des cornes poussaient sur leur pelouse
Voulurent exterminer Gontran le renégat.
Il faisait jouir leur femme quand ils n’étaient pas là
Et il sophistiquait de telle façon l’étreinte
Qu’à vouloir l’imiter le chevalier s’éreinte.
Les dames dépitées de coïts partiels
Sollicitaient de pages leur plaisir et leur miel.
L’époux, bien qu’assurant quotidienne pratique,
Devenait, chaque nuit, cocu systématique.

On lui trancha le col, tout en l’émasculant
Et c’est sans queue ni tête que décéda Gontran.


Olucinep 04 02 2012
tolpac
Envoyé le :  4/3/2012 13:07
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 25/2/2010
De:
Envois: 6765
Re: 100 vers : une histoire, sans queue ni tête. (érotisme médiéval)
Bonjour Ollucinep

j'ai beaucoup aimé ma lecture de ce texte sans queue ni tête, et pourtant ...

Amitiés

Christian


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